Ancien Aiglon mis à l'honneur

Genevois : « Ça restera gravé »

Le voir mis à l’honneur, avant la rencontre Nice-Bordeaux, fut un bonheur. Bonheur partagé par les supporters qui ont pu échanger avec lui au Café des Aiglons, avant le coup d'envoi. A Nice, où il a passé 4 saisons, de 2012 à 2016 (pour 118 matchs disputés), Romain Genevois (32 ans) sera toujours chez lui. Acteur d’un passé récent, qui parle même aux plus jeunes, le défenseur, toujours aussi affûté, a refait un joli film, le temps d’une soirée. En prenant soin de s’arrêter sur 5 dates pouvant résumer sa « période rouge et noir ».

Nice – AC Ajaccio, 11 août 2012 (0-1)

« Mon premier match à Nice, face à Ajaccio. Je remplaçais Renato (Civelli), suspendu. J’avais un peu de pression mais c’était aussi une bonne manière de se jeter dans le grand bain et de jauger mon potentiel.

Il y avait des supporters à Gueugnon et à Tours (ses anciens clubs, ndlr), mais sur ce premier match, j’ai vu que c’était différent. C’était la L1, Nice, le Ray – même s’il n’y avait pas beaucoup de monde sur ce match, et je me souviens qu’à un moment, pendant un arrêt de jeu, je me retourne et je vois que tout le monde se pousse en Sud, ce qui me surprend. Et là, "Bosette" (Alexy Bosetti) me dit que c’est un jeu du public. Je me suis senti bien d’entrée avec des supporters aussi passionnés. Monzon avait fracassé la barre et malgré la défaite, je garde un bon souvenir de ce moment ».

Lille – Nice, 20 janvier 2013 (0-2)

« Ma première passe dé’, pour Neal (Maupay) non ? Tu vois, j’ai bonne mémoire (il sourit). Je joue latéral droit, déborde, je centre et il marque un but bizarre du genou. C’était une saison particulière, il n’y avait pas spécialement d’attente à notre égard, on savait que le club avait un projet mais qu’il fallait du temps. Alors on s’est dit : « Pourquoi ne pas bien faire dès maintenant, même si c’est prévu dans 2-3 ans ? »

On connaissait notre potentiel et avec cette équipe, rien ne pouvait nous arriver. Le grand Mahamane (Traoré) a été la révélation, Renato (Civelli) marchait sur l’eau, Didier (Digard) et Dario (Cvitanich) aussi : tout le monde était au top de sa forme. Et quand les cadres étaient absents, les remplaçants faisaient un super job. Nous avions un groupe homogène, animé par un super esprit et par une énorme solidarité ».

AC Ajaccio - Nice, 25 mai 2013 (0-2)

« Quelle soirée… J’étais blessé à l’adducteur. Je reste à Nice, on gagne, je "kiffe". Dès que le match se termine, on reçoit un message nous disant qu’on a rendez-vous au centre d’entraînement, on nous dit qu’il va y avoir quelque chose d’énorme.

Je l’ai vécu comme un supporter. Notre 4e place, au final, n’était pas une surprise. On y a pris goût et on a fait le maximum pour y arriver. Toki (Albert) avait pris le micro, il avait tout lâché, c’était marrant... La soirée avait été magnifique ».

Nice - Marseille, 23 janvier 2015 (2-1)

« Incroyable ! Mon premier but à Nice, contre Marseille. Ça a changé plein de choses. Avant, j’étais plutôt incognito, mais après ce but, les gens me reconnaissaient de loin (il se marre). Bon, je n'aurais pas pu choisir mieux pour un premier but en L1, même s'il était un peu dégueulasse, il m’a fait vibrer. Un coup franc excentré, ça revient, Eduardo manque l’immanquable après un centre d’Eysseric et là, je la rentre. Mandanda repousse, je marque, et après je pars, je ne sais même plus comment je m’appelle. Les remplaçants m’arrêtent, heureusement, parce que je ne savais pas où j’allais. C’était énorme, fou, surtout face à ce gardien et contre Marseille. Après ma blessure, j’ai fait ma rééducation au CERS (à Saint-Raphaël), les Marseillais se rappelaient de ce match, je les chambrais. Tu as beau faire plein de matchs, quand tu marques, tu laisses une trace indélébile. Le foot, pour ça, c’est vraiment génial ».

Guingamp – Nice, 14 mai 2016, (2-3)

« Je revenais de ma fracture au tibia, et j’ai passé une saison en dents de scie, un peu à l'image de ce match, où on gagne mais où je marque un csc. Donc cette 4e place, à titre personnel, avait un goût un peu différent de la première. Il y avait une super équipe mais, pour moi, on devait beaucoup à Hatem, qui a attiré toute la lumière, alors qu’en 2013, c’était plus collectif. Mais j’ai vibré aussi… 

Après deux années de galère à cause de ma blessure, finir comme ça était une satisfaction. Tous ceux qui, comme moi, ont été au départ du projet peuvent être fiers du travail accompli. Je suis très heureux d’avoir fait le job et content d’être parti sur une bonne note. Mon aventure ici, elle restera gravée dans ma mémoire. Le but, c’était que le club passe un cap et on voit qu’il est passé dans une dimension supérieure. J'en profite pour remercier l'OGC Nice de m'avoir mis à l'honneur. C'était un super moment ».

F.H.