Ancien

Quel plaisir, monsieur Giner !

83 printemps, des chevilles abîmées mais une posture altière et un sourire sans âge. Mardi 6 août, Yvon Giner, illustre ancien du Gym, a fait son retour dans son club, pour visiter, passer un bonjour et ressusciter quelques souvenirs.

Le temps semble lointain, l’époque quasiment mystique. Alors au moment d’y glisser un pied en y tendant une oreille, c’est avec un coeur d’enfant que l’on s’y arrête. Timidement, d’abord, puis avec plaisir, très vite. Il aurait fallu une journée, une semaine, une année ou plus pour écouter et retracer ce qu’une vie a réalisé. Il a suffi de quelques minutes pour voyager dans le temps. Le temps où Yvon Giner (il fut surnommé par erreur Ginez avec un z et ce surnom est resté, jusque sur sa carte d’identité), portait la tunique rouge et noir, pendant 8 saisons, entre 1959 et 1967 - pour 238 matchs et 47 buts avec le Gym !

Accompagné de son fils, Marc, « abonné en Garibaldi », l’ancien milieu polyvalent a démarré sa visite progressivement, avant de se lancer, à mesure que le centre lui dévoilait ses entrailles. Lui le Pied-noir, qui a fait des études d’aéronautique en Algérie, est toujours basé dans le quartier du Ray. Il suit toujours les matchs, « à la télé », s’est rendu à l’Allianz lors de son inauguration contre Valenciennes (victoire 4-0, le 22 septembre 2013).
 

« On était tous derrière, l’avion penchait... »


Lui le père de 3 enfants (« seule ma plus grande sœur l’a vu jouer sur la fin de son parcours, à Cannes », précise Marc), qui a ouvert des magasins d’électroménager à la suite de sa carrière, s’est présenté l’oeil pétillant, avec humilité. Après quelques foulées, il a même plongé dans ses années cramponnées et ce qu’il nomme « le foot d’avant ». « Quand je suis arrivé, Nice venait d’être champion et était qualifié pour la Coupe du monde des clubs. Nous sommes partis la disputer aux Etats-Unis, quel voyage ! Nous étions 4 équipes dans le même avion, avec les Anglais et tout. Quand on a décollé, le moteur était en feu, quand on allait tous au fond, l’avion penchait… On se régalait. Tout était moins sérieux ».

Avec les années, la moustache qu’il arborait - « tiens d’ailleurs je l’ai coupée à partir du moment où j’ai eu mon fils » - a disparu. Les souvenirs, eux, sont restés. « New York à la Super 8 , la colère de Numa (Andoire, coach légendaire du Gym), lorsque le groupe faisait du boucan dans l’hôtel, les parties de cartes, les restos du vendredi, le transfert de Charly (Loubet) ; les plongeons sur le carrelage de Garofalo, la folie du jeu, la bonne ambiance en dehors … » Le temps a vite manqué. Après avoir fait le tour complet du propriétaire - « franchement, c’est magnifique ! » - Yvon et Marc ont quitté les lieux, en laissant dans leur dos une agréable impression.

Et l’envie de se revoir pour continuer à (re)faire l’histoire. Une envie qui trouvera un prolongement au cours de la saison, au Café des Aiglons.

C.D.