Interview

Danilo : « C’est le moment ! »

Depuis son arrivée à Nice à l’été 2018, ses mots sont rares. Souvent gêné par des pépins physiques en début de saison, Danilo Barbosa (23 ans) a préféré prendre le temps de se retaper avant de s’exprimer. Depuis janvier, le milieu formé à Vasco de Gama, passé par Braga, Valence, Benfica et le Standard enchaîne, en donnant l’impression de couver un grand potentiel. Avant la dernière ligne droite, le capitaine du Brésil Olympique a accepté de prendre la parole pour évoquer sa première saison chez les Aiglons. Il aurait pu se passer de traducteur pour comprendre les questions, mais ses réponses, pour taper juste, doivent encore être accompagnées. C’est donc accompagné d’Alexandre Gameiro, jeune attaquant lusophone du centre de formation, que le numéro 21 s’est tranquillement installé dans le club house des Aiglons. A la maison.

Danilo, ça fait 10 mois que tu es arrivé, comment te sens-tu ?
Très bien. Sportivement, j’ai traversé des moments compliqués mais l’environnement a toujours fait que je me sentais bien. Mes coéquipiers, les personnes du club, les supporters, les gens en ville : tout le monde m’a mis à l’aise de suite. Maintenant, ça va mieux, je suis dans une forme ascendante, tant sur le plan physique que technique et tactique. Je suis en train d’atteindre mon niveau. Il reste 9 matchs, c’est le moment d’apporter à l’équipe. Je travaille et je me sens bien. 

« Les moments compliqués » que tu évoques sont dus à des blessures...
Au début, je ne pouvais pas être « normal » à cause de ma blessure. Après 2 matchs, ça a lâché et je suis resté beaucoup de temps sans jouer. Du coup, j’ai dû reprendre le rythme et j’ai mis du temps pour y arriver. Quand j’ai commencé à me sentir bien, je me suis à nouveau blessé… Tout était à refaire. Franchement, quand ça t’arrive, c’est dur. Tu restes à la maison, tu cogites, tu reviens, tu vois qu’il y a un beau stade, un beau public, et puis tu ne peux pas y aller, tu ne peux pas aider l’équipe. Ça fait partie de la vie d’un joueur mais ce n’est pas agréable. Maintenant, je me sens bien, prêt à enchaîner. J’espère que tout ça est derrière moi.

Quelle analyse peux-tu livrer de la situation de l’équipe ?
Il y a plus de points positifs que négatifs. Le groupe est jeune. Nous étions dans le dur d’entrée, nous avons redressé la barre : il fallait le temps qu’on apprenne à se connaître et qu’on comprenne ce que le coach voulait mettre en place. En suivant ses conseils, nous avons tous progressé.

 

" Nous pouvons toujours mieux faire "


Y a-t-il eu une forme d’inquiétude au début ?

Non. C’est normal de traverser de tels moments dans des sports collectifs. C’était sûr que ça allait tourner, il fallait juste apprendre à jouer les uns pour les autres et les uns avec les autres. Nous pouvons toujours mieux faire, mais nous voyons qu’avec le temps, nous sommes sur le bon chemin.

Où ce chemin peut-il mener ? 
Il ne faut pas penser à ça. D’ailleurs il ne faut penser à rien d’extérieur. Pensons simplement à gagner les matchs. Tous les matchs. Après, on verra ce qui se passe.

Le Gym capable de battre Lyon et de perdre à Angers à une semaine d’intervalle, c’est un peu le symbole des deux premiers tiers de la saison ?
C’est juste le football. Tu ne peux pas forcément expliquer ce qui fait la différence, tu peux seulement travailler dur pour mettre toutes les chances de ton côté.
 

"Je me sens un peu comme un ancien"

 


Le foot français est-il différent de ceux que tu avais déjà connus dans ton parcours ?

Ici, le football est plus intense, plus physique. Il y a beaucoup de contacts, d’intensité, d’agressivité dans le bon sens du terme. Dans les autres championnats où j’ai évolué, le jeu était très axé sur la possession. Ici, c’est un mélange d’agressivité et de ballon. 

Cette « agressivité » a permis a de nombreux Brésiliens de franchir des paliers en France...
Je le sais car j’ai toujours suivi le championnat français, surtout du temps de Juninho, Fred, etc. Il y avait beaucoup de talent. Je suis Brésilien, j’ai grandi avec cette image-là.

Tu as commencé très jeune en pro. Est-ce qu’il t’arrive tout de même de te sentir un peu vieux dans ce groupe ?
(rires) J’ai des fois cette sensation. Ça fait quelques saisons que je suis pro, j’ai joué la Ligue des Champions, j’ai connu de nombreux stades, le Camp Nou, plusieurs pays... Bien sûr, il y en a qui ont fait beaucoup plus, mais j’avoue que dans ce groupe, je me sens un peu comme un ancien.


Le tac au tac de Danilo

Une ambition ?
La première de toutes, c’est battre Dijon. Surtout quand on se rappelle de l’aller (0-4). Ensuite, je veux aider le club à avoir des résultats et à atteindre ses objectifs.

Un match ?
Nîmes à la maison, quand on gagne 2-0. C’est là où j’ai senti que je commençais à être bien. Mais je peux faire mieux.

Un lieu niçois ?
La Promenade des Anglais ! Je m’y promène souvent avec ma femme et mon fils. En général, je suis beaucoup à Nice, c’est une ville qui bouge, une ville vivante. Dans ma région d’origine au Brésil, il fait vraiment très chaud, c’est difficile de jouer. Ici, c’est différent et c’est parfait.

Un poste ?
J’aime jouer à deux 6. Aujourd’hui, j’évolue souvent un peu plus haut, le coach me demande d’aller vers l’avant, de percuter. Ça nécessite plus de travail mais je suis à disposition de l’équipe.

Un rêve ? 
La Selecao. J’ai été dans toutes les sélections de jeunes, il ne me manque que la A.

Un message à faire passer ?
Je veux remercier tout le monde, le club, le staff et les supporters. Je me sens bien ici, c’est grâce à eux. Même dans les moments compliqués, ils n’ont jamais lâché.

C.D.