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«  Nous n’allons pas changer notre philosophie »

Lucien Favre s’est présenté en conférence de presse à la veille du 16e de finale aller d'Europa League face au Lokomotiv Moscou (coup d’envoi jeudi à 19h).

Coach, est-ce que la trêve dans laquelle se trouve le Lokomotiv est un paramètre à prendre en compte au niveau du rythme ?
C’est possible. Ils ont fait une longue pause, mais ils ont disputé 8 matchs amicaux et utilisé 14 joueurs. Il y avait chaque fois 2 ou 3 changements et quasiment tout le temps l’équipe type, hormis à deux reprises, où ils ont changé toute l’équipe à la mi-temps. Ce ne sont pas des matchs à enjeu mais ils se sont bien préparés. C’est bien huilé. 

Que pensez-vous de cette équipe ?
Ce n’est pas le hasard s’ils sont 1ers du championnat de Russie. C’est très solide. Ils peuvent faire le jeu dans des espaces réduits, trouver des combinaisons à 3 ou 4. Dans les derniers 25 mètres, ça combine aussi très bien. Ils peuvent également contrer, sont très athlétiques, courent énormément. Les deux ou 3 milieux axiaux font du "box to box" sans arrêt, vont de l’avant, reviennent. Leur équipe est très compacte, mais comme toutes les équipes, ils ont aussi des petits points où...

Et au niveau des individualités ?
Farfan jouait à Schalke, les frères Miranchuk sont très forts, il y a aussi Manu Fernandes à gauche, qui participe beaucoup au jeu offensif. Ils jouent en 4-3-3, 4-4-2 ou 4-2-3-1, sont très complémentaires, bons à la relance. Pecjinovic (qu’il l’a coaché au Herta Berlin, ndlr) ? Il est indiscutable et joue avec Kvirkvelia : ils font une belle paire d’arrières centraux.

Efficacité et patience

Quel discours tenir aux jeunes ?
Leur parler individuellement. C’est clair qu’un 16e de finale de Coupe d’Europe, c’est spécial. C’est bien pour le club d’être là, au milieu de grosses cylindrées, avec la perspective de continuer. Il faudra une grosse efficacité et une grosse concentration pendant les 95 minutes, parce que ça tient à rien. S’il y a une occasion, la tenter à 100 %, très bien défendre, ne pas encaisser de buts à la maison, si c’est possible, car ça compte double. C’est l’efficacité qui comptera. Et la patience.

Justement, n’êtes-vous pas inquiet au niveau de l’efficacité offensive par rapport aux derniers matchs ?
Pas du tout, parce que je l’ai déjà dit : à Metz, on joue 55 minutes à 10, on peut marquer avant mais on se procure des occasions. Il y en 4 contre Toulouse et, malheureusement, 1 pénalty qui n’a pas été donné ; on fait une bonne prestation à Dijon même si on termine avec 3 buts encaissés.

Wylan Cyprien et Allan Saint-Maximin seront-ils en mesure de démarrer ?
Oui, puisqu’ils ont joué 25 minutes à Dijon. Tenir un match, c’est autre chose, parce qu’ils reviennent après un moment. Cyprien fait un retour après 10 mois d’absence, donc il y aura souvent des petits trucs comme ça. Il faut bien doser et gérer ses matchs, quitte à lui en faire sauter un ou deux de temps en temps, et faire très attention à ce qu’il ne récidive pas de nouveau. Saint-Maximin, c’est différent. C’était une contusion, ça devrait aller.

Est-ce que la façon de jouer va changer devant l’obligation de ne pas prendre de buts ?
Non. Ne pas se faire contrer, ne pas perdre un ballon trop dangereux où on est dégarni, faire les choix justes, c’est ça le plus important. On ne parle pas de « calculer », mais la Coupe d’Europe, c’est différent. Nous n’allons pas changer notre philosophie, nous allons toujours tenter de faire le jeu. Mais il faudra le faire intelligemment, prendre des risques à bon escient, à fond mais au bon moment. Parce que les grandes équipes, quand elles attaquent, elles pensent déjà à défendre, et quand elles défendent, elles pensent déjà à attaquer...