Toulouse 1-2 Nice

Avec les tripes !

Menés d'entrée de jeu, réduits à 10, sauvés du 2-0 par Benitez sur penalty, les Aiglons ont fini la partie avec leurs tripes, pour renverser le scénario et détenir un match référence sur le plan de l'abnégation. Ils en profitent également pour sortir de la zone rouge.

Même si c'est loin d'être la seule explication de leur premier tiers de championnat très compliqué, il est indéniable que la réussite fuyait les Aiglons depuis le début de saison. La victoire au Stadium, plus que les trois points (importantissimes) qu'elle rapporte, a récompensé l'abnégation et la volonté d'une équipe qui n'a jamais abandonné, malgré des éléments jusque-là contraires et un manque de confiance évident. Peut-être un signe que le Gym a mangé son pain noir.

Décimée offensivement (Plea suspendu, Sneijder et Ganago blessés, Saint-Maximin trop juste pour débuter), organisée dans un 4-3-3 qui avait plutôt des allures de 4-5-1, l'équipe de Lucien Favre cherchait avant tout à se rassurer au Stadium, après un dimanche portes ouvertes face à Lyon. Dans cette optique, que fallait-il éviter ? De prendre un but rapidement. C'est pourtant ce qui se produisit, dès la 3e minute, sur une perte de balle de Souquet, mis en difficulté après une passe mal ajustée de Walter. Blin était plus vif, son centre trouvait Delort qui devançait Jallet et marquait de près. Un scénario cauchemardesque pour une équipe du Gym alors en plein doute. Les Toulousains, il faut le dire, n'étaient pourtant guère plus fringants avant la rencontre. Avec seulement deux points d'avance sur l'OGCN et deux petites victoires sur les 10 dernières journées, les protégés de Dupraz étaient eux aussi à la recherche de la confiance. Cela expliquait peut-être pourquoi, malgré cet avantage précoce au score, ils ne parvinrent pas à maintenir sous l'eau la tête des Aiglons. 

Les réactions niçoises au cours de la première période furent timides. Lees-Melou (contré, 23'), Tameze de la tête sur corner (25') ou Balotelli de loin (28') tentèrent de porter le danger, mais sans réellement inquiéter Lafont. Les locaux ne semblaient pas plus inspirés mais allaient bénéficier d'un coup de pouce inattendu. Averti à deux reprises en 5 minutes, le capitaine Dante devait laisser ses coéquipiers à dix, avant même la fin du premier acte. Lucien Favre attendait la pause pour réorganiser son équipe, avec l'entrée de Malang Sarr à la place de Rémi Walter.

Nouveau penalty repoussé par Benitez

En 4-4-1, le Gym n'avait pas le temps de repartir de l'avant qu'il concédait un penalty idiot, lors d'un duel aérien Delort - Le Marchand qui voyait le défenseur niçois contrer involontairement le ballon de la main (48'). Une décision à l'envers de M. Hamel, qui n'eut pas de conséquence puisque Walter Benitez, déjà décisif dans cet exercice il y a dix jours à Caen, récidivait en repoussant la tentative de Jimmy Durmaz ! C'est le premier tournant de cette partie. Même si toujours derrière au tableau d'affichage, les Aiglons profitèrent de ce fait de jeu pour se remobiliser. C'est d'abord Balotelli, à la conclusion d'une action initiée par Seri et poursuivie par Souquet, qui mettait Lafont en difficulté dans les airs (53'). Puis Lees-Melou, qui récupérait un contrôle trop long de l'italien, pour s'infiltrer et enrouler une frappe à quelques centimètres du poteau d'un Alban Lafont qui était battu.

Les Rouge et Noir, plus fringants, le furent encore davantage après l'heure de jeu, avec le retour de blessure d'Allan Saint-Maximin, qui n'avait plus joué depuis un mois. Dès son premier ballon, le virevoltant ailier donna le tournis à son vis-à-vis Kelvin Amian. C'est finalement sur ce côté droit de l'attaque niçoise que la partie bascula. Pourtant, Saint-Maximin venait de changer d'aile. Mais c'est Arnaud Souquet, lancé dans la profondeur par Srarfi (autre entrant), qui prenait de vitesse Amian avant d'être balancé dans la surface. Penalty pour le Gym et carton rouge pour le défenseur des Violets. Mario Balotelli ne trembla pas, et d'une frappe puissante remit les deux équipes à égalité.

A 10 contre 10, les espaces furent plus nombreux, et la dynamique était clairement du côté niçois. Comme galvanisés par ce retour au score, les Aiglons intensifièrent leur pressing au milieu de terrain, poussant l'équipe toulousaine à la faute. Et c'est finalement dans les arrêts de jeu, sur une ouverture somptueuse de Saint-Maximin, que Bassem Srarfi reprit de volée pour faire trembler les filets et offrir au Gym une belle bouffée d'air frais, dix jours après avoir subi le scénario inverse à Caen. Le premier but en match officiel sous le maillot niçois du jeune international tunisien, au meilleur des moments.

Samedi face à la lanterne rouge du championnat, le FC Metz, le Gym devra confirmer ce rebond pour à nouveau naviguer dans des eaux plus en conformité avec son statut.

A.D.

A Toulouse, Stadium,
Toulouse FC 1-2 OGC Nice (mi-temps 1-0)

15e journée de L1 - 29/11/2017

10 348 spectateurs 

Arbitre : Johan Hamel

Buts : Delort (3') pour Toulouse ; Balotelli (80' sp), Srarfi (90'+2) pour Nice

Avertissements : Moubandje (29'), Cahuzac (75'), Gradel (90') à Toulouse ; Dante (35'), Le Marchand (48') Jallet (58') à Nice

Expulsions : Amian (80') à Toulouse ; Dante (40') à Nice

Toulouse FC : Lafont - Amian, Diop (cap.), Jullien, Moubandje (Yago, 52') - Blin, Bodiger (Cahuzac, 57'), Durmaz (Sylla, 81'), Gradel - Delort, Jean

OGC Nice : Benitez - Souquet, Dante (cap.), Le Marchand, Jallet - Koziello (Saint-Maximin, 60'), Tameze, Seri - Walter (Sarr, 46'), Balotelli, Lees-Melou (Srarfi, 79')