Focus

57 ans après ?

Remporter les batailles de l’automne pour poursuivre l’aventure à la nouvelle année. Tel est l’objectif du Gym avant la réception de Zulte-Waregem (prévue jeudi à 19h). En cas de succès, ce duel face aux Belges assurerait au peuple niçois, a minima, deux rendez-vous européens supplémentaires lors de la seconde moitié de saison. Une performance ne possédant que très peu de précédents dans l’histoire du club.

L’apanage des géants

Les époques demeurent difficiles à comparer pour une raison simple : les compétitions internationales ont évolué au fil des décennies. Dans leurs noms et dans leurs formes. Néanmoins, une plongée dans les archives permet de prendre la juste mesure du défi qui se présente aux hommes de Lucien Favre. Seules deux promotions sont parvenues à passer le nouvel an en gardant des ambitions continentales dans un coin de l’esprit : celles de 1956/57 et de 1959/60. Championnes de France, ces deux cuvées, quasi-légendaires, participaient alors à la Coupe d’Europe des Clubs Champions, ancêtre de l’immense LDC. 

Lors de la saison 56/57, donc, Colonna, Gonzalez, Nuremberg et consorts partent à l’assaut de la reine des épreuves. Ecartent les Danois d’Aarhus (1-1, 5-1) ; puis les Glasgow Rangers, au terme d’une « belle » remportée 3-1 au Parc des Princes * (2-1 pour les Ecossais à l’aller, 2-1 pour les Aiglons au retour). Ils entament donc l’année 57 avec une double confrontation contre le Real Madrid dans la mire. Les Merengue, portés par Di Stefano, Kopa et Gento, s’imposeront 3-0 chez eux (le 14 février 1957) et 3-2 au Ray (le 14 mars).

3 ans plus tard, la même affiche intervient au même moment. Vainqueur des 4 premières éditions, le Real se présente à St-Maurice le 4 février 1960. Les Niçois, tombeurs de Shamrock Rovers et Fenerbahçe lors du 1er tour et des 8es de finales**, s’imposent grâce à un triplé de l’éternel Vic Nuremberg (3-2). Ils s’inclinent lourdement au retour (4-0 le 2 mars) face à une armée d’artistes qui ira finalement décrocher une 5e couronne consécutive.

Course contre le temps

Depuis ce double duel face à l’une des plus grandes équipes de l’histoire du sport-roi, le Gym court derrière une 2e moitié d’exercice écrite à l’encre d'étoiles. Les années 70 et leurs lumineux ambassadeurs ne lui feront pas franchir le réveillon sur la plus belle scène du monde. Trois années d’affilée, les Aiglons se feront éliminer dès leur entrée dans la Coupe des Villes de Foire (ancêtre de l’Europa League) (face à Goteborg en 66, à la Fiorentina en 67 et au Hansa Rostock en 68). Ils iront plus loin quelques années plus tard, toujours en C3. En 1973, Van Dijk et Molitor éteignent d’entrée le grand Barça au Ray (3-0), avant de se serrer les coudes au retour pour franchir l’obstacle (0-2). Fenerbahçe y passera en 8es de finale, mais la route s’achèvera au mois de décembre de la même année, face aux Allemands de Cologne.

Depuis, les Niçois ont bien passé le premier tour d’une compétition internationale : celui de la Coupe des Coupes, en 1997. Victorieux de Kilmarnock, ils sortiront néanmoins au tour suivant, contre le Slavia de Prague, au mois de novembre.

Jeudi, ils ont donc l’occasion de prolonger l’aventure au-delà de la césure hivernale, chez eux, face à des Belges joueurs qui chercheront à l’emporter pour les doubler.

 

Avec un sacré challenge à relever. Plus d’un demi-siècle plus tard...

C.D.

* Il n’y avait ni prolongation ni tirs au but à l’époque. Une 3e rencontre servait à désigner le vainqueur.

** Les phases de groupes seront adoptées en 1992 et, après plusieurs évolutions, la compétition adoptera sa forme actuelle en 2009.