Nice - Lazio

A. Grandesso : « On parlait d'abord de Balotelli à Nice, puis du PSG »

Correspondant en France de la Gazzetta dello Sport, l'un des plus grands quotidiens sportifs italiens, Alessandro Grandesso était en visite jeudi dernier au siège de l'OGC Nice. Une semaine avant la venue de la Lazio en Europa League, le journaliste basé à Paris a rencontré Yoan Cardinale, Dante et le Président Jean-Pierre Rivère. Il s'est aussi arrêté au micro d'OGCNICE.com, pour décrypter ce sommet du groupe K. Et nous faire découvrir l'image renvoyée par le Gym de l'autre côté des Alpes. 

Quel est le favori de ce match entre la Lazio et Nice (jeudi 19 octobre à 19h) ?
La Lazio possède un budget deux fois supérieur à celui de Nice. Ils ont plus de moyens. Du moins sur le plan sportif, car avec ce nouveau centre d’entraînement, Nice est devant au niveau des infrastructures. La Lazio possède une bonne équipe, reste sur une excellente saison 2016-17 (5eme du championnat avec 70 points et finaliste de la Coupe d’Italie). Ils sont dirigés par un jeune entraîneur, Simone Inzaghi (41 ans), qui réussit à développer du jeu. Leur groupe est habitué à évoluer ensemble et a toujours été régulier lors des dernières saisons. Leur entame de championnat est également très réussie (les Italiens sont 4èmes avec 5 victoires, 1 nul et 1 défaite). Devant, Ciro Immobile est très en forme : titulaire en club comme en équipe d’Italie, il a déjà inscrit 11 buts lors des 8 premières journées... Avantage Lazio, donc, même si Nice a également débuté sa campagne d’Europa League de la meilleure des manières.

Parle-t-on de l’OGC Nice en Italie ?
Oui ! Avant le barrage de Champions League, tout le monde était curieux de voir ce que Nice, qui sortait d'une excellente saison, pouvait faire face à une équipe évoluant dans une autre dimension comme Naples.  Et l’affiche à venir face à la Lazio maintient l’intérêt pour le club. Mais quand on parle de Nice chez nous, c’est avant tout pour Balotelli. 

Quel club français focalise l'attention de vos médias ? 
L’an dernier, tous les regards étaient portés sur Balotelli, qui était le sujet prioritaire lorsqu’on évoquait le championnat français. On parlait de lui, de ce qu’il réalisait avec Nice, et ensuite du Paris Saint-Germain et de Marco Verratti. Cette saison, l’arrivée de Neymar, une star ultra-médiatisée, a rééquilibré les choses. Balotelli, l’année dernière, c’était un peu le Neymar du championnat.

« Nice est l'équipe qui a fait briller Balotelli »

Est-il l’Italien le plus suivi en France ?
Oui, il reste le personnage le plus en vue, car on s'y intéresse depuis toujours. Quand Verratti va bien, il peut aussi être très suivi. En fait, ça dépend des périodes et de ce qu’ils font sur le terrain. Le PSG a une visibilité internationale due à son statut et aux grand joueurs qu’il possède. Nice, pour sa part, est perçue comme l’équipe qui fait briller Balotelli. 

Il semble épanouï ici. Comment l'expliquez-vous ?
Il y a un côté inexplicable pour nous. C’est une grosse surprise, car il est arrivé à un moment où on le croyait presque définitivement perdu. Sa signature à Nice, qui était un club plus modeste que ceux qu’il avait connus jusqu’alors, pouvait conforter cette image d’un jeune joueur qui avait gâché sa carrière. Mais il a su renverser cette image-là. Il s’est beaucoup montré, a établi son record de buts en championnat, et a contribué aux bonnes performances du Gym. Si les Aiglons sont arrivés 3èmes et ont été champions d'automne, en Italie, on estime que c’est en partie grâce à lui. Il a prouvé à tout le monde qu’il n’était pas fini.

Comment sont accueillies ses performances actuelles ?
C’est particulier car dès qu’on parle de lui, le débat sur son retour en équipe nationale ressurgit. Tout le monde se demande si c’est le moment de le rappeler. Comme il continue à marquer, ce débat prend de l’ampleur. En ce moment, avant le barrage et à 7 mois de la coupe du Monde, on suit donc avec attention ses performances. 

Quel autre joueur de Nice attire l’attention en Italie ?
Honnêtement, je ne peux parler de Nice sans évoquer Balotelli. Mais on s'intéresse aussi à Sneijder, on l’attend car il a tout gagné avec l’Inter en 2010. Le fait qu’il y ait Dante à Nice intrigue également. Et on découvre régulièrement des joueurs, comme Seri, qui était au centre du mercato l’été dernier, ou Cardinale dont la relation avec Balotelli intéresse le public italien.

A quel club italien vous fait penser le Gym ?
C’est un beau mélange. Il y a un peu de l’Atalanta, qui a une forte tradition, mais aussi de Sassuolo au niveau de la progression*. Même si elle est arrivée plus récemment en Serie A, c’est une équipe qui a montré tout de suite une personnalité au niveau du jeu, comme Nice. En Italie on a aussi des équipes de province qui sont structurées et qui ont su s’imposer au plus haut niveau. L’exemple historique le plus éclatant, c’est le Hellas Vérone, qui a réussi à remporter le championnat dans les années 80.

* L'Atalanta Bergame, qui dispute également les phases de poules d'Europa League, a terminé en 4e position de la dernière Serie A. Promu en 2012-13, Sassuolo s'est quant à lui hissé à la 6e place en 2015-16.

F.H.