Portraits

Le Gym et elles, leurs belles histoires

Après avoir mis en lumière celles qui font l’OGC Nice de l’intérieur, sur les terrains comme dans les bureaux, le site officiel conclut sa série en vous dressant les portraits de Solange, Jenn et Cathy. Trois femmes. Trois parcours. Trois liens avec le Gym.

Solange Claude
55 ans, présidente du Club des Supporters

Une femme à la tête d’un groupe de supporters. Solange en convient, « c’est très rare ». « On m’a parlé d’associations dans le Nord, mais c’est à peu près tout ». Et pourtant, si l’issue étonne parfois, la route semble avoir été tracée depuis sa plus tendre enfance. « J’étais très entourée de garçons, j’ai toujours baigné dans le football. Quand j’étais petite, pendant que mon père et mon cousin allaient au Ray les dimanches après-midis, ma mère m’emmenait jouer au jardin à côté ». Solange n’est pas restée longtemps « à côté », fontaine du temple. Très vite, elle aussi a pu découvrir l’ambiance, s’en imprégner avant de se l’approprier. Puis de la partager.

Car elle rencontre Régis, l’autre amour de sa vie à 18 ans, et qu’ils ont l’aiglon au fond de leur cœur comme le dit la chanson. Ils vivent leur passion avec l’insouciance de l’âge dans des déplacements mémorables aux quatre coins de France. Celui qui les mène à Grenoble en 1985 envoie le Gym en première division. Et toute la joyeuse bande qui s’est formée, au paradis. Contrairement aux idées reçues, « s’il y avait moins de femmes qu’aujourd’hui dans les stades, elle n’était quand même pas seule. Il y avait déjà des filles qui voyageaient, des couples », raconte-t-elle.

« Aujourd’hui j’organise ce que j’ai vécu quand j’avais 22-23 ans ». A la tête du CDS depuis juin 2016 après avoir été une membre active du bureau pendant près de 10 ans, Solange prend un plaisir non feint à organiser quatre à cinq déplacements par an. Ils s’étalent sur deux ou trois jours. Quand on accomplit les 955 kilomètres qui séparent Nice de Reims, autant ne pas voir qu’Auguste Delaune. « Le football, encourager notre équipe, ce n’est pas un prétexte, c’est la raison pour laquelle nous prenons la route. Mais on saisit aussi les occasions que cela procure. On profite de la vie, des bons restaurants, de visiter aussi. ». Quand l’aventure, c’est vraiment l’aventure.

Si la naissance puis l’éducation de ses filles ont mis le ballon rond entre parenthèses, l’OGC Nice a retrouvé une place, centrale, dans son quotidien au cœur des années 2000. Depuis, « on ne nous invite jamais à diner les samedis soirs… ».

Son investissement force le respect des membres du CDS quand il prend des allures de vocation. Animée du goût d’initier, Solange combat les préjugés : « Venez une fois au stade et vous allez tout comprendre ».

C’est avec la même envie de communiquer une autre image de sa passion qu’elle a accepté de prendre part à une réunion avec les candidats à la présidence de la FFF vendredi au Sénat. Avec l’espoir de « faire avancer le débat » notamment sur les interdictions de déplacements. En connaissance de cause. Devant les sages, elle ira dire sa fierté du modèle de football populaire porté par son club. Une forme de prosélytisme. Au vrai, le Gym, elle l’aime tellement qu’elle ne pourrait presque pas concevoir que tout le monde ne finisse pas par succomber. « C’est une partie intégrante de ma vie, une raison de vivre, comme ma famille. Si demain, il n’y avait plus d’OGC Nice, je serais comme orpheline ».

 

Jennifer Sanna
37 ans, « topeuse »

Elle dicte le tempo de l’animation des écrans géants les soirs de match, fait respecter le « conducteur » défini avec les services com et médias du club jusque tard dans la nuit qui précède, donne le « top » des séquences diffusées, du « live », des musiques jouées. « Topeuse » donc. Un métier à nom barbare mais utilité certaine qu’elle exerce à Nice depuis les premières semaines d’existence de l’Allianz Riviera. Mais aussi lors de finales de coupe de France et coupe de la Ligue, à la FanZone de l’Euro à Paris,…

Venue de Saint-Denis et du Stade de France, « Jenn » a mis son expérience au service du club qui découvrait son nouvel outil en 2013. Et sa voix dans l’oreillette de Fabrice Mauro, le speaker. « Quand l’ambiance est détendue et que nous ne sommes pas à l’antenne, il peut être taquin. Je le suis aussi, mais moi je peux en plus le menacer de lui ouvrir le micro pour que tout le monde l’entende quand il dit des bêtises… », s’amuse-t-elle.

Réalisateur, monteur, cameraman, ingénieur du son,… elle compose avec une douce autorité avec un personnel essentiellement masculin. Doit parfois faire redescendre la température dans une régie où les esprits s’échauffent en rouge et noir pendant 90 minutes.

Apprécie quand la caméra de l’homme de terrain attrape une image d’une famille dans les tribunes pour battre en brèche les préjugés anxiogènes qui collent encore parfois au football. Ou quand elle observe les spectateurs marquer un temps d’arrêt alors qu’ils quittent le stade pour fixer les écrans qui rejouent les plus belles actions de la soirée.

Pas mordue de foot’ à la base, Jennifer s’est prise au jeu. S’est même abonnée à beIN, entend son jeune garçon reprendre les chants des tribunes, ou surprend ses amis en se faisant un torticolis au restaurant pour suivre le match du Gym à Dijon quand un écran lui permet de garder le contact à l’autre bout de la salle. Etre pro’ n’isole pas des émotions. Parfois, elles font surface après coup. « Pendant l’hommage aux victimes du 14 juillet au stade contre Rennes, il y avait beaucoup de retenue. Quand j’ai revu les images de cette communion avec le public, les larmes sont montées toutes seules. Le chant scandé par le public ce jour-là contre Daesh m’a marqué. Je l’entends encore résonner dans ma tête à chaque fois que je « tope » l’image du cœur à la 86e minute sur les écrans ».

 

Cathy Volpini
46 ans, maman du petit Loan

Quelques belles histoires s'écrivent sur le rectangle vert, d'autres fleurissent en-dehors du stade. A côté du sport. Dans la « vraie vie ». Parallèles le plus clair du temps, les deux univers se rencontrent parfois au détour du quotidien. Au coin d'un de ces virages stationne Cathy Volpini. Le foot et le Gym ? Cette femme de 46 ans les a d'abord découverts de loin, par l'intermédiaire de ses grands frères. Mais c’est par le biais de son fils Loan, adolescent autiste de 16 ans, que les histoires se sont entremêlées. « Son papa a grandi avec Frédéric Gioria. Il lui a parlé du cas de notre fils, il a transmis la cellule de communication du club. Tout est parti de là. »

Sensible à l'histoire de la mère courage, qui scolarise son fils à domicile en nourrissant l'espoir de pouvoir le faire hors du foyer familial, l'institution rouge et noire en fait l’une de ces associations partenaires à travers son programme «  Enfants sans Douleur », et lance un appel aux dons via sa « Gazette du coeur », une newsletter des actions citoyennes du Gym envoyée à ses partenaires. Clibat la reçoit et ne tarde pas à agir. L'entreprise prend entièrement à sa charge la construction d'une salle de classe à la Roquette-sur-Siagne. Le virage aboutit à une belle ligne droite.

Loan avec sa thérapeute, dans la salle de classe aménagée pour lui.

« Ça y est, cette salle est terminée. Loan y prend ses cours. Franchement, je suis vraiment heureuse et reconnaissante, que ce soit envers le club ou l'entreprise Clibat. Ce qui s'est passé est superbe. » « Superbe » et créateur de passerelle. « Le Gym m'a soutenu, à mon tour de le faire. Ça m'a rapproché des gens du club, avec qui je suis toujours en contact. Je suis également les résultats et lorsqu'il y a victoire, je suis fière de mon équipe. »

Ce qui se matérialise aussi par des petits gestes du quotidien. Un fanion placardé dans une salle de classe, un short du club quand Loan va au sport, un maillot sur des épaules lorsque sa belle-fille, « Alsacienne mais fervente supportrice », se rend à l'Allianz Riviera...

Un quotidien différent, donc, basé sur une superbe rencontre et une valeur essentielle : le besoin de tendre la main.

Une vertu aussi productive dans une salle de classe que sur un terrain.

C.D. et L.O.

Toutes au stade !

Toutes les femmes, y compris les pichounettes sans distinction d’âge, sont invitées ce soir par l’OGC Nice à venir soutenir les Aiglons face à Caen. Près de 6 000 ont déjà répondu à l’appel. Et des surprises les attendent grâce à nos partenaires.

Des invitations et des places restent disponibles sur la billetterie en ligne du club, ou directement au stade à la billetterie principale de l’Allianz Riviera.