Nice 1-0 Rennes

Le plus beau des hommages

Valeureux et énorme de générosité, le Gym est allé décrocher avec le coeur un premier succès en L1, face au Stade Rennais, grâce à un but de son pitchoun Malang Sarr (1-0).

"Le plus bel hommage qu'on pourrait rendre, ce serait de remporter la rencontre". Paul Baysse résuma avec simplicité l'esprit qui animait les Niçois avant l'entame. Avec le coeur et les tripes, ces derniers réussirent à relever le challenge qu'ils s'étaient fixé. En affichant de belles intentions durant tout le match et en bataillant dur dans le dernier quart d'heure.

Un mois jour pour jour après l'attentat de la Promenade des Anglais, le retour du Gym à l'Allianz promettait d'être émouvant. L'avant-match le fut assurément, le final et la victoire aussi. Le peuple niçois – tout de blanc vêtu – sut d'abord rendre un poignant hommage à ses disparus, avant de pousser d'une seule voix ses petits protégés. Dans un contexte lourd, les Aiglons 2016 / 2017 déployèrent leurs premières foulées face à de robustes Rennais. Dans des styles différents et de nouvelles versions, les deux blocs se neutralisèrent longtemps.


Face au 4-4-2 à plat de Christian Gourcuff, le Gym débuta dans un 4-3-3 (4-1-4-1) qu'il expérimenta souvent durant sa prépa'. Ce qui, mécaniquement, densifia les côtés. Les ailes locales furent d'ailleurs le point fort du groupe de Lucien Favre. Notamment la gauche, où Dalbert Henrique afficha des jambes de feu, au point de symboliser... le principal danger du Gym ! Le latéral brésilien enchaîna ainsi les courses avec le but breton dans la mire. Il mit Moreira en grande difficulté d'entrée de jeu, deux corners venant récompenser ses débordements puissants. Sans faiblir, il prit sa chance après un grand pont sublime en fin de période (41'), avant de redoubler avec Seri et de s'essayer du droit (44'). Voilà pour les principaux mouvements locaux du premier acte, auxquels il convient d'ajouter un coup franc cafouillé qui s'échoua sur le coude (collé au corps) de Gelson Fernandes (32') et une frappe contrée de Plea, consécutive à un débordement de Souquet et un relais de Koziello (35').


S'il ne planta que quelques légères banderilles dans les flancs visiteurs, le Gym dût s'appliquer pour ne pas se faire percer en retour. Il s'y appliqua donc avec discipline, et géra comme il faut les temps forts rennais. Solide et basé sur des joueurs d'expérience, le collectif visiteur se procura quelques situations chaudes que les locaux négocièrent avec à-propos. Quand il trouva des failles dans les rideaux niçois, le 11 breton observa devant lui un Yoan Cardinale aussi chaud qu'en préparation. Le portier se coucha ainsi avec assurance sur une volée de Gourcuff et une frappe de Said (10', 45'). Entre temps, Kamil Grosicki - seul face à lui mais excentré - ne cadra pas sa frappe, et Said ne put reprendre un bon centre de Sio, à l'origine duquel se trouva un Yoann Gourcuff en jambes.

Sarr buteur, Baysse brûlant !

Toujours concentré et rapidement prêt au combat, Cardi s'envola devant une frappe de Sio d'entrée de second acte (51'). Ce geste résuma d'ailleurs l'entame des 45 dernières minutes, où les coéquipiers de Pedro Mendes se placèrent plus haut sur le pré et tentèrent de mettre la pression. Et lorsque sur une petite erreur d'attention de Rémi Walter, Giovanni Sio récupéra le ballon à 20 mètres des buts, capitaine Baysse - brûlant - revint comme une flèche pour maintenir les siens dans le match.

L'entame digérée, Nice mit très vite un bon coup de massue sur la tête rennaise. Un bon "coup de testa", plus exactement, lorsque Malang Sarr (17 ans) catapulta dans les filets un coup franc de Seri pour son premier match dans l'élite (59').


Derrière ce geste rageur du pitchoun formé au club, Arnaud Souquet faillit doubler la mise, sur un débordement puissant conclu par une frappe dans le petit filet extérieur de Costil (62'). Une action rappelant que les Niçois étaient dangereux dans les grandes lignes extérieures.


Derrière l'ouverture du score, les Aiglons reculèrent pour préserver leur avantage. Une attitude logique pour un premier match de la saison où les jambes apparaissent toujours lourdes. Alors que Lucien Favre tenta d'apporter du sang neuf (Donis et Cyprien remplacèrent Plea et Marcel) ce fut Paul Baysse qui, en patron,  maintint les locaux dans le match, en dégageant de la pointe du pied un centre au cordeau (70') et en taclant rageusement Grosicki, lancé à toute allure dans la surface (73').

Les Aiglons eurent des derniers coups de chaud quand Yoan Gourcuff crut égaliser à 10 minutes du terme... avant d'être signalé hors-jeu. Quand la tête de Diakhaby s'écrasa sur la barre dans les arrêts de jeu de la rencontre, avant qu'une seconde tentative ne sorte hors du cadre dans la foulée.

Comme ils se l'étaient promis, les Aiglons parvinrent à rendre le plus beau des hommages aux disparus, en s'imposant lors de cette entame de la saison. Trois points au goût forcément différent...

C.D.

 

​A Nice, Allianz Riviera,
OGC Nice 1-0 Stade Rennais (mi-temps 0-0)

1ere journée de L1 - 14/08/2016

19 075 spectateurs

Arbitre : Antony Gautier

But : Malang Sarr (59e) pour Nice

Avertissement : Bensebaini (32e) pour Rennes.

OGC Nice : Cardinale - Souquet, Baysse (cap), Sarr, Dalbert - Koziello, Walter, Seri - Marcel (Cyprien, 61e), Lusamba (Bodmer, 88e) - Plea (Donis, 58e).

Stade Rennais : Costil - Moreira, Mendes, Bensebaini, Baal - Chantôme (Grosicki, 24e), Fernandes (Erasmus, 79e), André, Saïd - Gourcuff, Sio (Diakhabi, 70e).