Bilan CFA

« Encourageant pour l’avenir »

Après un hiver compliqué, la réserve de l’OGC Nice a su se relever pour terminer sur les chapeaux de roue avec une série de six matchs sans défaite (4 victoires et 2 nuls). Quatrième du groupe C à l'heure des comptes, Laurent Bonadei dresse un bilan positif de sa première saison sur le banc de la CFA.

Laurent, vous finissez au pied du podium, quel bilan tires-tu de cette saison ?
C’est intéressant parce qu’on a fait un bon début et une bonne fin de parcours, entrecoupés d’une période un peu creuse sur les trois premiers mois de l’année 2016. On dit toujours que pour bien commencer une saison, il faut bien finir l'autre. C’est pour ça que je suis assez satisfait d'avoir bien terminé pour démarrer la prochaine comme il faut. Il faut également noter qu'on a utilisé 49 joueurs. On a donné du temps de jeu à des éléments du groupe pro qui revenaient de longue blessure, mais on a aussi commencé à préparer les jeunes. Face à Tarbes (lors de la dernière journée), on termine la rencontre avec six U17. C’est un plaisir de les voir répondre présent, et c’est encourageant pour l’avenir.

Face à un groupe en plein apprentissage, quel a été ton discours durant la « période creuse » ?
Il n'a pas varié : je dis toujours aux joueurs de ne pas s’enflammer quand tout va bien et de ne pas non plus douter quand cela n'est pas le cas. On a la chance de pouvoir s’appuyer sur un projet de jeu. C’est sur celui-ci qu’il faut insister. Tant qu'on aura la qualité et l’état d’esprit pour mettre en place notre système et notre philosophie, on pourra vivre des passages difficiles avec sérénité. C'est comme pour un attaquant qui peine à marquer pendant 5 ou 6 matchs : s’il ne doute pas, s’il continue à travailler, à faire les bons déplacements, à se créer des occasions, un jour où l’autre cela finira par rentrer. C’est ce qui s’est passé pour nous.


Quelles ont été les raisons de ce passage à vide ?

On a souffert des terrains difficiles, car on a besoin de pouvoir poser notre jeu sur une surface de qualité. Sur nos trois derniers matchs, on a joué sur deux synthétiques (à la Plaine du Var et au Méarelli) et une bonne pelouse (à Bayonne), on a marqué 8 buts. Pour mettre en difficulté les équipes adverses, nous devons accélérer le jeu, poser rapidement le ballon au sol, trouver des décalages... Pour pouvoir le faire, il faut un bon outil de travail. La période hivernale nous a un peu empêchés de le faire, les adversaires se sont aussi organisés de manière à mieux nous contrer. Certains joueurs sont montés au-dessus et nous parvenions moins à déstabiliser les équipes adverses. Finalement c’est le collectif qui a réussi à faire en sorte que nous obtenions de meilleurs résultats.
 

« Tout le travail du staff est à souligner »

Tout au long de la saison vous avez prôné un jeu porté vers l’avant, à l'image de l'équipe première.
On a abordé trois systèmes : le 4-2-3-1, le 4-3-3 et le losange avant de revenir au 4-3-3. Ce dernier est un système que j’apprécie puisqu’il permet de bien occuper la largeur, d'utiliser les côtés et de mettre en place un pressing intense avec des joueurs qui se projettent vers l’avant. Un football bien adapté pour les jeunes engendre beaucoup d’efforts. A contrario, il faut faire attention à bien trouver l’équilibre. C’est ce qui nous a manqué cette saison puisqu’on a encaissé pas mal de buts (2e attaque du groupe C mais 11e défense). Il faudra travailler sur ce point afin de trouver le bon compromis entre les aspects défensifs et l’envie d’aller de l'avant.

En tant que formateur, est-ce une satisfaction particulière de voir de nombreux éléments intégrer le groupe pro ?
Bien sûr ! Que l’on soit à la tête des U17, U19 ou de la CFA, c’est notre objectif. D’autres pourront également tirer leur épingle du jeu la saison prochaine. Quand on est formateur on doit s’occuper de tout un ensemble de joueurs, pas seulement des pros qui descendent ou des jeunes qui montent. C’est ce qu’on essaye de faire et c’est aussi tout le travail du staff qui est à souligner. On a su tirer vers le haut nos joueurs pour les faire progresser avant tout.

Comme lors du dernier match - où tu as fait appel à six U17 -, tu as utilisé de nombreux jeunes tout au long de la saison...
Concernant les U17, j’aurais préféré ne pas les avoir pour ce dernier match, puisque c’était la finale du championnat de France de leur catégorie (battus à la dernière minute à Montpellier, les jeunes Aiglons ont finalement terminé 2es de leur groupe. Seuls les premiers disputent les finales, ndlr). Mais toutes les expériences sont bonnes à prendre. On ne fait pas de « championnite », on essaye d’être le mieux positionné possible, mais surtout de faire attention à l’intégrité physique des joueurs, à leur progression, au mental : toutes les composantes qui font qu’ils se construisent humainement avant tout. Nous n’avons pas affaire à des "numéros" mais à des ados qui deviennent des hommes, on doit être attentif.

Avec un peu de recul, as-tu un match qui t’a marqué au cours de cette exercice 2015/2016 ?
Il y en a eu beaucoup. Quand on est coach, on ne peut pas oublier la victoire lors de la première journée à Tarbes, qui permet de se mettre dans le bon sens. Mais s’il y devait y avoir UN match, ce serait celui contre Pau à domicile (victoire 3-2). C’est celui où on a été proche du haut niveau, avec beaucoup d’intensité, et on l’avait emporté 3-2. Les tournants, ce sont les succès à Tarbes et celui contre Marseille à domicile, qui nous assure le maintien. Au niveau des résultats ou du contenu proposé, ce sont les trois matchs que l’on peut ressortir.

Ridha Boukercha