110 ans

Everson : « Nice, l’apothéose »

Aiglon de 2002 à 2004, Everson a été adulé par les supporters niçois. Au début du mois, ils lui ont réservé une ovation, alors qu’il venait donner le coup d’envoi de Nice - Lyon dans le cadre des 110 ans du club. Un nouveau beau souvenir pour le Brésilien au pied gauche de feu et à la combativité à toute épreuve. Il nous confie les autres.

« Evi » que deviens-tu ?
Récemment, j'ai passé mes diplômes pour devenir entraîneur de haut niveau. Je viens d'avoir mon BEF (Brevet d'Entraîneur de Football). Ça fait trois ans que je coache. Pour l'année prochaine, je me prépare à atteindre un autre niveau de formation.

Que représente l'OGC Nice à tes yeux ?
Pour moi, Nice a été l'apothéose de mon aventure en Europe. C'est dans ce club où j'ai vécu mes meilleurs moments de footballeur. C'est grâce au Gym que je suis parvenu à jouer dans une équipe grandiose comme Benfica, mais c'est vraiment sur la Côte d'Azur que je me suis le mieux exprimé.

Pendant tes deux saisons à Nice, les supporters t'ont toujours soutenu. C'est une relation unique que tu as nouée avec eux...
Tout à fait, encore aujourd'hui ils me montrent beaucoup d'affection et de respect. Ça fait dix ans que je suis parti et quand je me promène dans la rue, je reçois toujours la chaleur énorme que ce public m'a donné. C'est vraiment très fort, je n'oublierai jamais cette relation. La reconnaissance  des supporters me touche énormément. Ils sont à part. Durant mon époque, ils nous poussaient toujours jusqu'au bout. Quand on arrivait à changer la physionomie d'un match, ils avaient une vraie part de responsabilité. C'est le 12e homme dont n'importe quel club rêve.

Sur les 11 buts que tu as mis avec le Gym, 9 ont été inscrits au stade du Ray. C'était ton enceinte fétiche...
Oui, on peut même dire que c'était mon jardin. Ça reste de merveilleux souvenirs pour moi. Il y a ce coup-franc que je marque contre Marseille, en 2002 (2-0, 51e Everson, 81e Olufade), l'ambiance était folle. Ce stade fait incontestablement partie de mon histoire. On prenait un pied énorme à jouer au Ray.

Comment juges-tu l'évolution du club ?
On voit que le club grandit chaque année. Il y a tout d'abord, le centre de formation qui nous permet de sortir un nombre important de joueurs professionnels. Puis, il y a l'Allianz Riviera. C'est super positif que l'OGC Nice puisse profiter d'un tel outil de travail. 35 000 spectateurs ça peut faire du bruit quand même (rires).

Pour les 110 ans du club, l'OGC Nice invite un ancien joueur à chaque rencontre à domicile. Que penses-tu de cette initiative ?
L'idée est extraordinaire. Ça prouve que le Gym est une famille. Ce club a des valeurs, je pense qu'il faut continuer à être respectueux des anciens. C'est important de ne pas perdre cette identité. 110 ans, c'est énorme. Il est nécessaire de continuer comme ça. Les jeunes générations doivent aussi connaître ceux qui ont fait la gloire de l'OGC Nice. 

Carlos Eduardo (six buts en neuf matchs), ton compatriote brésilien, est-il un joueur qui t'impressionne pour ses débuts en L1 ?
Quand il a mis son quintuplé (Guingamp 2-7 Nice), c'est vrai qu'il a subjugué tout le monde. Le pays connaît son nom désormais. Je le trouve bon mais il peut encore mieux s'exprimer sur le terrain. Il a une marge de progression énorme. J'aimerais qu'il prenne encore plus le jeu à son compte. Un joueur comme lui peut devenir la pièce principale du dispositif tactique de Claude Puel. Je suis persuadé qu'avec le temps, il va en étonner plus d'un. Dès son arrivée à Nice, on a échangé quelques mots. C'est un garçon charmant, humble et très à l'écoute. Il a tout pour réussir ici, le talent et la mentalité. 

Vous avez un point commun tous les deux : les coups-francs...
Oui c'est vrai. Je me souviens que je les travaillais beaucoup à l'entraînement, afin que ça fasse mouche les week-ends. Après, on a quand même une façon différente de les tirer. Lui, c'est plus en finesse avec de l'effet dans le ballon. Moi, je prenais plus d'élan et j'essayais d'envoyer une mine dans les cages adverses. Je voulais marquer pour donner de la joie aux supporters. C'était le plus important. 

Est-ce un regret pour toi de ne pas avoir terminé ta carrière à l'OGC Nice ?
C'est difficile à dire. J'ai signé à l'OGC Nice à l'âge de 27 ans. J'étais au top de ma carrière. Physiquement, j'étais prêt pour jouer tous les matchs pendant 90 minutes. Par rapport à l'image que j'avais donnée de moi aux gens, je pense que ça pouvait être risqué de revenir au Gym. Je n'avais plus le même niveau de jeu. L'essentiel, c'est que les amoureux de ce club gardent un bon souvenir de moi. 

T.S