Interview

Digard : « Transmettre notre amour de l’OGC Nice »

« C’était la meilleure chose qui pouvait m’arriver » expliquait Didier Digard en décembre dernier au moment de commenter sa toute fraîche nomination au poste d’entraîneur adjoint de l’équipe U17 du Gym. Après bientôt sept mois dans cette position, forcément assombris par la situation sanitaire et l’arrêt du championnat de la catégorie, l’ex-milieu de terrain dresse un premier bilan de son expérience. Heureux de ses débuts dans un rôle qu’il découvre, l’ancien Aiglon (de 2009 à 2015), qui fête ses 34 ans aujoud'hui, souligne également le travail de structuration mené par le club.

Tu es arrivé au club en décembre dernier. Comment te sens-tu dans ton rôle d’entraîneur adjoint des U17 après ces premiers mois ?
Très bien. Nous sommes un grand staff et nous sommes tous très unis, très liés. On travaille ensemble et on a des objectifs communs. Ça se passe très bien avec Bruno (Rohart, entraîneur des U17) comme avec tout le monde. Au quotidien on échange beaucoup d’idées et d’opinions, c’est très intéressant car plus il y a de monde et plus il y a d’échanges et de travail.
On a aussi accès au staff des pros qui est à notre écoute et à qui on peut demander conseil.

Justement, quelles relations le staff des U17 entretient-il avec le staff professionnel et Patrick Vieira ?
On a la chance d’être les uns à côté des autres. On fait tous partie de la même famille, du même club. Tout le monde est important. On échange beaucoup, on parle de tout et tous les conseils sont bons à prendre. Ce qui est intéressant c’est qu’ils nous apportent une vision extérieure.


« Ailleurs qu'à l'OGC Nice ça ne m'aurait pas intéressé »


À quel point le métier d’entraîneur diffère-t-il de ce que tu avais pu imaginer avant de t’engager ?
En fait je n’avais pas vraiment imaginé quoi que ce soit avant de plonger. Quand je jouais ça m’est arrivé de penser à une telle reconversion mais, une fois que j’ai arrêté (à Lorca en 2018), je voulais sortir du monde du football.
Depuis que j’ai replongé, ce qui me marque le plus c’est la grosse dépense d’énergie que ce travail demande. On s’attache rapidement aux jeunes et on a envie de tirer le meilleur de chacun d’entre eux, ce qui implique de notre part un gros niveau d’exigence et d’investissement.

Qu’est-ce qui t’a alors donné envie de t’engager en décembre dernier dans cette expérience ?
Le club et les échanges que j’ai pu avoir. C’est vraiment l’envie du club qui m’a poussé à m’engager. Ailleurs qu’à l’OGC Nice ça ne m’aurait pas intéressé. C’est le club où j’ai le plus d’attaches et dans lequel je connais tout le monde, ce qui a simplifié mon intégration et facilite mon apprentissage. À Nice je suis à la maison. 

Que puises-tu dans ta longue carrière de joueur pour t’aider dans tes nouvelles fonctions ?
Honnêtement ma carrière de joueur elle est de côté, je m’en sers mais mon métier désormais est très différent et il faut réussir à oublier son passé de footballeur.
Il m’arrive de m’en servir pour démontrer aux jeunes certaines choses, leur raconter ce que j’ai pu vivre et ça peut nous faire gagner du temps. L’idée c’est de leur montrer par des exemples personnels ce qu’ils doivent reproduire ou, au contraire, ne pas reproduire. Mais je dois surtout m’inspirer des entraîneurs que j’ai connus et qui ont un type de management que je voudrais adopter et réfléchir à quel type d’entraîneur j’ai envie d’être plus qu’au joueur que j’ai été.

Justement, parmi tes anciens entraîneurs, lequel t’inspire le plus dans tes nouvelles fonctions ?
Tous ceux que j’ai croisés m’inspirent mais forcément, René Marsiglia m’a marqué, surtout sur le plan humain (en 2011/12 à l’OGC Nice). Mais j’ai appris de tous et, à partir du moment où la personne parfaite n’existe pas, le but c’est de prendre de tout le monde et d’essayer d’être le meilleur possible.

 


« Que les jeunes aient envie de réussir à Nice »


L’OGC Nice effectue un gros travail de structuration de ses pôles formation post-formation et préformation, et attire notamment d’anciens Aiglons comme toi dans les staffs de jeunes. Qu’apportez-vous aux jeunes et au projet ?
On veut donner une culture club et transmettre notre amour de l’OGC Nice. Ils doivent s’imprégner de tout cela et être conscients de ce que le club attend d’eux.
Les jeunes doivent sentir qu’ils sont à l’OGC Nice et nulle par ailleurs. L’idée c’est qu’ils aient envie de réussir ici et qu’ils sentent que c’est un club différent des autres. Les anciens joueurs comme Emerse Faé (coach des U19), Cédric Varrault (adjoint de la N3) et Marama Vahirua (adjoint des U19) qui vient tout juste d’arriver ont connu cela et sont en mesure de faire passer ces messages.

Le travail effectué auprès des jeunes passe notamment par une individualisation renforcée. Quel est l’objectif recherché avec cet axe de développement ?
Nous nous sommes vite aperçus que c’est ce qui fonctionne le mieux pour les jeunes. De cette manière, nous sommes plus à leur écoute, plus proches d’eux et on peut plus aisément leur démontrer des choses à travers la parole, des images vidéos et des entraînements individualisés. Les joueurs sont plus réceptifs quand on les sort du groupe. Ça correspond aussi à la personnalité de certains qui peuvent se sentir moins à l’aise en présence des autres.
Les jeunes progressent plus rapidement et comprennent surtout plus vite. C’est l’axe qu’on a donc décidé de mettre en place.

Quelle analyse fais-tu de la saison écoulée* ?
La saison 2019/20 a été une saison de transition pour nous. Le but a été de mettre en place ce qu’on espère faire pour la saison à venir. Mais c’est quelque chose qui demande du temps, beaucoup de travail et de nombreux changements mais, en même temps, il est important de ne pas tout brusquer et tout faire d’un coup. On y a donc été petit à petit.

Justement, quels seront les objectifs pour la saison 2020/21 ?
Cette saison va être intéressante car elle doit permettre de mesurer ce qu’on a mis en place la saison dernière. On a un objectif de formation et, surtout, on a beaucoup d'ambition. Certes, on va demander des résultats, c’est quelque chose de logique car à partir du moment où on entre sur un terrain on ne peut pas se permettre de ne pas exiger la victoire. On veut inculquer aux jeunes la culture de la gagne et l’esprit de compétition. Mais notre objectif principal est de former des bons joueurs avec un axe très important de développement et de progression.

Le calendrier de reprise des U17

« La reprise du groupe est prévue le mercredi 15 juillet. On a la chance de reprendre après la N3 et les U19 et donc d’avoir du recul. On va pouvoir faire les tests COVID aux jeunes directement chez eux puis, mercredi, les faire travailler avec le staff médical et le préparateur physique autour d’entretiens individuels.
Dès vendredi on pourra commencer à courir avec l’idée de s’aérer l’esprit pour pouvoir commencer le travail physique le lundi suivant. »

* Les U17 nationaux étaient 3èmes de leur championnat au moment de l’arrêt de celui-ci, à 6 journées du terme. Leur bilan sur la saison est de 11 victoires, 8 nuls et 1 défaite.

M.S.