Interview

Burner : « J’ai beaucoup appris »

Patrick Burner vit actuellement sa 3e saison avec l’équipe fanion du Gym. A droite de la défense, à gauche ou un cran plus haut, le latéral martiniquais s’impose comme une sérieuse option dans les choix du coach Vieira. A 22 ans, celui qui a connu les 19, la réserve et l’Europe entend désormais gagner en régularité pour franchir un nouveau palier. Au singulier comme au pluriel.

Patrick tu es sur le point d’égaler ton nombre de minutes en L1 de la saison dernière (828 cette année*, 897 l’année passée)...
J’ai vu ça, c’est positif. Mais ce n’est que le début : j’en veux plus ! Mon objectif, c’est d’enchaîner le plus de matchs possible et, surtout, d’aider l’équipe à aller chercher quelque chose de beau en fin de saison.

Tu as été peu utilisé depuis le début de saison, tu l’es plus sur la 2e moitié : comment l’expliques-tu ?
La régularité fait partie de mes axes de progression. Quand je serai capable d’enchaîner tous les matchs au même niveau, ce sera une bonne étape de franchie. Et puis au début de saison, j’avoue que j’ai eu du mal à m’intégrer après « l’épisode » de Lyon (diffusée sur Intérieur Sport, la scène montrait Patrick Burner en retard à une causerie de Patrick Vieira. Prévu dans le 11 de départ contre l’OL, le latéral s’est finalement assis sur le banc au coup d’envoi).

Avec un peu de recul, quelle analyse fais-tu de cet événement ?
Sur le moment, je me suis senti un peu bête. Pas par rapport à l’émission, parce que je ne savais même pas que j’étais filmé, mais plutôt au niveau de mon rapport avec le coach. Il y a des règles, si tu ne les respectes pas, tu ne joues pas, c’est comme ça pour tout le monde. Il me faisait confiance, j’ai commis cette erreur et il a fallu se battre pour lui prouver que je pouvais de nouveau être digne de cette confiance. Nous avons parlé ensemble et il ne m’a jamais lâché, a toujours été derrière moi, a toujours compté sur moi. Alors je me suis battu, j’ai travaillé et j’ai beaucoup appris. Désormais, dès qu’il a besoin de moi, je suis là et il le sait. C’est une leçon à retenir.

Comment gères-tu la forte concurrence dans les couloirs ?
Sur le terrain, on se bat pour jouer. A l’extérieur, on s’entend bien, on s’aide, on rigole tous ensemble. Quand on a la chance d’avoir un Jallet dans le groupe, il faut aussi en profiter. Je l’apprécie beaucoup, j’aime bien son attitude avec nous. Il nous donne des conseils et avec la carrière qu’il a, tu l’écoutes.

Qu’est-ce qui a changé depuis tes premiers pas en pro ?
Au centre, tu es déjà dans le monde pro, tu te prépares à franchir le cap mais malgré tout, quand tu le franchis, tout est différent, sur le terrain ou dans la vie. Quand tu joues dans des grands stades, dans de grosses ambiances, à la télé, avec de gros enjeux, ce n’est pas la même chose qu’en jeunes. Des fois, sur le terrain c’est même difficile d’entendre ce que ton coéquipier te dit...
 

« La fin de saison peut devenir très, très intéressante »

 


Tu es toujours attentif aux atmosphères des stades ?

Bien sûr ! Avant chaque match, je prends un peu de temps pour regarder tout ce qui se passe. J’adore le foot, ça me fait toujours quelque chose. Quand tout commence, par contre, c’est fini, je me concentre sur ce que je dois faire.

Collectivement, que penses-tu de cette saison ?
L’équipe est encore plus jeune que les années précédentes. Quand c’est le cas, tu dois apprendre en accéléré et des fois, ça peut être compliqué. L’équipe a des qualités, on est capable de plein de choses. A nous d’avoir confiance en notre potentiel en cette fin de saison, parce que la confiance sera importante.

Tu as vu débarquer de nombreux jeunes du centre à l’entraînement dernièrement...
Le coach leur fait confiance, c’est très bien. Ils ont beaucoup de chance. Quand je les vois monter, je suis content, en plus ils se donnent. J’avais déjà joué un peu avec Eddy (Sylvestre), sinon, il y a que des nouveaux, comme Pedro (Brazao, 16 ans), par exemple. Quand je le vois avec nous, je me sens un peu vieux (sourire).


Désormais, place à Toulouse.
C’est un match qu’il faut absolument gagner, surtout à la maison. On doit se racheter du derby perdu dimanche qui nous a laissé une grosse frustration. A Marseille, il y avait la place pour gagner, nous avons fait beaucoup de bonnes choses, écouté et appliqué les conseils du coach, mais ça n’a pas payé. Si on enchaîne les victoires, ça peut aller vite et la fin du championnat peut devenir très, très intéressante. J’ai confiance, je pense qu’on peut faire un bon truc.

C.D.

* 828 minutes auxquelles il faut ajouter 166 minutes de Coupe de la Ligue

La stat en + : en 3 saisons avec les pros, Patrick Burner a disputé 43 matchs, toutes compétitions confondues (28 de L1, 1 barrage de Ligue des Champions, 6 matchs d’Europa League, 8 de coupes nationales).