Interview

Julien Fournier : « Gagner de la maturité »

Entre les déplacements à Paris samedi dernier (2-1) et à Marseille ce mercredi en match en retard de la 11e journée, Julien Fournier est revenu pour l’AFP sur l’actualité niçoise. Le Directeur du football d'Ineos s'est notamment exprimé sur la saison mouvementée du club, la recherche d'un entraîneur et la construction de passerelles avec les autres clubs d'Ineos.

« C’est une saison compliquée, avec un changement d'entraîneur, beaucoup de mouvements, des disparités de forme, des joueurs pas encore au rendez-vous, d'autres qui y arrivent désormais, un Covid-19 désastreux chez nous et beaucoup de blessures » a commenté Julien Fournier au sujet d'un exercice 2020/21 animé, tout en reconnaissant « du mieux » dans les performances de l'équipe : « On commence à voir du jeu, nous avons enclenché la première, il faut poursuivre et prendre des points ».

Alors que le club a retrouvé le chemin de la victoire en février après un mois de janvier difficile, le Directeur du football se satisfait de l’apport de William Saliba et Jean-Clair Todibo, recrues de l’hiver et stabilisateurs de l’arrière-garde niçoise depuis le début de leur association commune : « On se retrouve à quatre derrière, un schéma dans lequel l'équipe se sent et s'exprime mieux. L'idée avec Adrian Ursea et son staff est depuis le début de redonner de la confiance par le jeu. De ce point de vue, Saliba et Todibo font beaucoup de bien. »

« RELEVER LE NIVEAU D'EXIGENCE À TOUS LES NIVEAUX »

Interrogé sur la recherche d'un technicien, Julien Fournier s'est exprimé sur l'avenir du groupe pro alors qu'Adrian Ursea est installé à sa tête depuis la 13e journée : « Nous restons dans la continuité en recherchant un entraîneur expérimenté, capable de faire évoluer l'équipe avec un vrai penchant offensif, de faire progresser les joueurs et d'être un compétiteur. » Une quête motivée par «  le besoin de gagner de la maturité. L’OGC Nice a déjà franchi des paliers énormes mais est à la marche la plus difficile. Il faut relever le niveau d'exigence à tous les niveaux. »

Alors que l'ensemble du football français traverse une saison difficile sur le plan économique, en raison de la crise sanitaire et de la baisse des droits TV, Julien Fournier a tenu à rassurer, affirmant que « la qualité d'Ineos nous met à l'abri d'une banqueroute ou d'une catastrophe industrielle. Nous sommes moins en danger que d’autres », tout en reconnaissant que « le club a perdu beaucoup d'argent. Un actionnaire n'est pas là pour compenser l'absence de recettes commerciales. Avec l'accord avec Canal+ sur les droits TV, on sait ce qu'on aura jusqu'à la fin de saison. On perd comme tous les autres sur ce poste 50% des rentrées. Quant à une éventuelle baisse des salaires, nous nous sommes entendus avec les joueurs pour ne pas communiquer sur le sujet. »

« L'OBJECTIF EST D'ACHETER UN CLUB AU PORTUGAL »

Directeur du football d'Ineos, Julien Fournier a dressé un point d'étape du projet mené avec Lausanne-Sport et le RC Abidjan : « Lorsque Ineos a acheté l'OGC Nice, il possédait déjà Lausanne-Sport et nous avions déjà un partenariat avec le Racing Club d'Abidjan. Nous avons déjà commencé à établir des connexions entre les trois clubs. » Avec la volonté d'étendre le projet en y intégrant un nouveau club : « Si l'échéancier a été mis à mal par la pandémie » reconnaît Julien Fournier, l'objectif est d'acheter un club au Portugal pour jeter une nouvelle passerelle vers le Brésil où Carlos Henrique, l'ancien défenseur des Girondins, développe son réseau pour nous. C'est un Etat-continent dans lequel je crois beaucoup. Une association de quatre clubs avec un objectif : « avoir un ADN commun, avec un jeu audacieux pour les quatre membres de la filière, qui conserveront leur identité. Le but n'est pas de faire du trading intensif. Si on peut vendre un joueur, on le fera. Mais on n'est pas là-dedans, le but est de créer une organisation sportive permettant aux quatre clubs de travailler ensemble et d'être plus performants. »