Interview

Pelmard : « Le travail, c’est la clef »

Après Montpellier et avant Paris, Andy Pelmard s’est livré. L’occasion pour le jeune défenseur de 20 ans, apparu lors des 3 premières journées de la saison (2 titularisations, 1 entrée), de faire le point sur l’actualité, ses ambitions et le grand rendez-vous qui attend le Gym ce dimanche. Avec efficacité mais sans détour.

Andy, pour commencer, quel est le sentiment qui prédomine après le match de Montpellier (défaite 3-1) ?
La frustration. On n’a pas gagné, on a fait des erreurs, il y a eu des manques.  On n’a pas réussi à trouver les enchaînements et à les déplacer. Donc nous sommes frustrés, même si nous devons vite passer à autre chose. Désormais nous sommes concentrés sur Paris (coup d’envoi dimanche à 13h à l’Allianz Riviera). C’est une très belle équipe mais ce ne sont pas des surhommes. On va travailler toute la semaine pour être prêts.

Jouer Paris à la maison, ça doit quand même être quelque chose à part, non ?
Je pourrais te dire que c’est incroyable, que j’attends ça impatiemment. Mais non. Je l'aborde comme un autre match, même si c’est un challenge, face à une très bonne équipe. Si j’y prends part, je serai content, je vais tout donner. Sinon, je serai quand même là pour pousser mes amis. Les clefs du match ? Plein de choses entrent en compte, surtout en ce moment avec la pandémie, on voit que tout peut vite changer. Mais pour moi, le plus important, c’est de ne pas avoir peur de l’adversaire, de ne pas refuser le jeu et de montrer qu’on a, nous aussi, des joueurs et de l’ambition.

Avant votre défaite, il y avait eu deux victoires pour attaquer la saison. Quelle analyse en fais-tu ?
C’était un bon début, parce que le plus important, ce sont les points. Dans ces deux matchs, il y a eu du bon, mais aussi des erreurs. Certains choses continuent de se mettre en place. Il y a un groupe qui est encore nouveau et qui va vraiment prendre le pli. Mais le plus important, c’est d’avoir le bon état d’esprit, la juste motivation, et de toujours entrer sur le terrain pour faire au mieux.

Ton sentiment sur tes prestations ?
C’est simple : dès qu’on n’encaisse pas de but et qu’on gagne, je suis content. Sur ma rentrée contre Lens (2-1), j’ai montré que j’étais capable d’aider l’équipe, de relancer, de défendre. A Strasbourg (2-0), on gagne, on n’encaisse pas de but, pour moi ce n’est pas parfait mais c’est bon. A Montpellier, Walter a sorti des occasions mais collectivement, on ne l’a pas aidé et on a perdu logiquement. Donc sur le début de championnat, je suis partagé. Mais, plus que parler de moi, ce qui importe, c’est l’équipe. 

Notes-tu des différences dans votre jeu par rapport à la saison passée ?
C’est compliqué de juger pour l’instant, car ce n’est que le début. On a des ambitions différentes et un système qui change un peu, car de nouveaux éléments sont arrivés. Mais globalement, on est dans la continuité, avec du mieux. Sauf à Montpellier.

Tu as été le joueur qui a touché le plus de ballons contre Strasbourg (108). Tu es l’un des plus sollicités depuis le début de saison et l’un des plus précis. Quelle est ton interprétation des stats ?
Tu peux les prendre de deux manières. Ou tu les regardes tout le temps, ou tu n’y fais pas attention et tu essaies juste d’être meilleur sur le terrain. Je pense qu’il faut allier un peu les deux, c’est ce que j’essaie de faire. Même si elle est réelle, factuelle, une stat ne doit ni t’aveugler, ni modifier ton jeu. Le plus important, c’est d’être naturel et concentré sur ton sujet.

Elles entrent en compte dans ton analyse de match ?
La stat des passes, franchement, n’est pas la plus intéressante pour moi, même si la précision est une bonne chose. Moi, ce qui m’obnubile, c’est de ne pas prendre de but, de ne pas donner d’occasion à l’adversaire, d’être serein derrière au sein d’une défense sereine. C’est à ça que je vais prêter attention. C’est pour ça que j’étais content après les deux premiers matchs et que je ne l’étais pas après le dernier.

Tu as parlé de ta blessure (au pied) à Nice-Matin cet été : est-ce qu’elle appartient définitivement au passé ?
Psychologiquement, elle fait maintenant partie de moi. Je sais ce que c’est que de se faire mal, d’être en soins tous les jours pendant deux mois. Mais physiquement, je n’ai plus de douleurs. Je suis à 100 %.

Il y a de plus en plus d’attentes autour de toi cette saison. Est-ce que tu les ressens ?
Ça fait plaisir mais ça ne me perturbe pas, car ma priorité, c’est de travailler dur pour être au top sur le terrain. Mes habitudes n’ont pas changé depuis que j’ai commencé en pro, et elle ne vont pas le faire. J’irai toujours faire mes courses seul, tranquille, je sortirai toujours avec ma famille en ville. Après, c’est vrai, des fois on me reconnaît, ça me fait plaisir. Je fais des photos, c’est cool. Les gens me donnent de la force et j’essaie de leur rendre ce qu’ils me donnent. Sans eux, ce sport ne serait pas pareil. Le Gym non plus. Il faut toujours le garder à l’esprit et leur être reconnaissant.

Est-ce que tu penses que c’est plus difficile de réussir à la maison plutôt qu’ailleurs ?
C’est dur de réussir tout court. Pour moi, pour réussir, il faut vraiment de l’abnégation, des sacrifices et un mental. Que tu sois ici, en l’occurrence chez moi, ou ailleurs, ça ne va pas faciliter les choses. Si tu es quelqu’un qui n’a pas envie de travailler, à un moment donné, ça va être compliqué. C’est ce que j’ai compris depuis mes débuts en pro (saisons 2018-19). Le travail, c’est la clef.

Au contraire, est-ce que tu éprouves une forme de fierté supplémentaire devant cette idée ?
Oui. C’est logique. Je suis même le plus heureux. Je suis chez moi, je fais le plus beau métier possible, j’ai ma famille, mes amis. Ici, j’ai tout. Il n’y a rien de plus gratifiant.

C.D. et J-M. P.

 

A L'HONNEUR DANS "LA LIGUE DES TALENTS"

Lundi soir, la chaine Téléfoot a diffusé un nouvel épisode de sa série « La Ligue des Talents ». Consacrée à plusieurs jeunes joueurs prometteurs de Ligue 1, la série met à l’honneur cette semaine Andy Pelmard, aux côtés de Hianga'a Mbock (Brest), Georginio Rutter (Rennes) et Lucas Chevalier (Lille). Tourné à son domicile, ce 4e épisode a permis aux téléspectateurs de découvrir le jeune défenseur du Gym sous un jour plus personnel. A (re)voir en replay dans le player ci-dessus.