25 matchs de légende

L’histoire d’une sélection

Subjugué par les « étincelants » maillots rouge et noir et les projecteurs qui illuminaient le rectangle de pelouse, Bertrand Tremel a découvert le Gym en 1972, lorsqu’il s’est pour la première fois assis dans une tribune d’un stade de football… le stade du Ray. Un coup de foudre pour le jeune Jurassien, dont la passion n’a cessé de grandir ensuite.
Après avoir rêvé adolescent de devenir journaliste sportif, il embrassera une carrière bien différente. Devenu banquier à Lyon, il continuera en parallèle sa quête de la moindre information sur son club de cœur, se mettra à écrire puis publier un livre retraçant « la fabuleuse décennie 70 » des Aiglons, en 2014. Le plaisir éprouvé l’a poussé à s’atteler à l’écriture d’un deuxième livre, quatre plus tard, listant cette fois les « 25 matchs de légende » du Gym. Il sort en cette fin novembre, toujours aux éditions Gilletta. Interview d'un auteur pas comme les autres.

Vous avez choisi 25 matchs sur plus de 3.500 disputés par l’OGC Nice. Comment s’est faite la sélection ?
Elle fut compliquée mais pas tant que cela. Au final, il y a quand même des matchs qui viennent naturellement à l’esprit. Que ce soit les finales de Coupe, les victoires au mérite comme le Nice-Strasbourg (29 mai 1990 - victoire 6-0 des Aiglons), ou lorsque ce sont des matchs qui ont marqué les esprits comme les sinistres défaites,… Quand vous additionnez ces matchs vous en avez déjà un bon paquet.
Il fallait que ces moments aient un côté crucial ou un aspect complètement extravagant, hors du temps comme le Fenerbahce-Nice la veille de Noël 1959 ou la Der’ du Ray (1er septembre 2013). Là, ce n’est pas le match en lui-même qui est beau mais c’est une journée de légende.

Ce livre compile beaucoup d’anecdotes, de détails sur les matchs, comment avez-vous procédé ?
Je suis allé à la Bibliothèque nationale de France, j’ai récupéré les archives municipales et départementales, j’ai acheté tous les journaux qui ont pu sortir à l’époque des rencontres, les « France Football », les « But », les « Miroir Sprint ». J’ai également traité avec des collectionneurs pour acheter des revues.
Donc ça a été un travail assez important. Cela a duré plusieurs années. Puis après, avec ces informations, j’ai pu restituer une chronologie qui est devenue la trame du bouquin.

Sur ce type d’ouvrage, l’iconographie est aussi importante…
Oui, et sur certains matchs j’étais coincé. Je n’avais pas de photos. Donc j’ai contacté directement les journaux locaux comme le « Dauphiné Libéré ». Ce qui m’a permis d’avoir accès aux belles photos du Grenoble-Nice de 85 (victoire 3-2). C’est un travail de fourmi.

A la fin du livre, on retrouve des témoignages d’anciens joueurs et dirigeants qui ont vécu ces 25 matchs, comment se sont passées ces rencontres ?
Les souvenirs s’envolent, le temps passe. Prenez les années 50. C’était une décennie prestigieuse mais il n’y a plus tellement de personnes pour en parler. Je voulais qui y ait un support là-dessus.
Donc, il y a le récit des matchs, les photos, les statistiques et puis un témoin pour chaque décennie. On termine avec le président, Jean-Pierre Rivère. C’était un des témoins importants que je voulais dans le livre.

4 des 25 matchs sont sous sa présidence. Le livre s’achève sur la qualification à Amsterdam…
Elle reste un moment très important. Nous passons à autre chose rapidement, nous oublions presque ces instants. Mais non, la qualification à Amsterdam face à l’Ajax qui est un très grand club européen avec une immense histoire, devant 52.000 Hollandais, c’est un grand moment du club et ce match a sa place dans les 25.

Lequel des témoins que vous avez rencontrés vous a marqué tout particulièrement ?
André Amitrano (aiglon de 1982 à 1988). C’était vraiment un joueur pour lequel j’avais une grande admiration, un très grand gardien. J’ai eu un petit coup de cœur en le rencontrant et en l’écoutant me raconter des matchs qui ont marqué mon adolescence.

Le livre couvre aussi des périodes beaucoup plus anciennes. Qu’avez-vous découvert en vous plongeant sur ces rencontres que vous n’avez pas vécues ?
Il y a deux faits que j’ai trouvé très intéressants. D’abord, c’est que Nice est le premier club à être champion de France deux années de suite (1951 et 1952). C’est quand même quelque chose de très fort.
Puis, tout le monde connait la victoire face au Real de Madrid, les trois buts de Nurenberg,... mais il faut aussi souligner que c’était la première fois qu’un club français battait le Real. Ça positionne le Gym comme un club qui a vraiment marqué l’histoire du football français.

Quand on est un passionné du club, voir le fruit de son travail être publié représente sans doute une grande fierté…
Oui, exactement. Puis, la fierté c’est aussi de rendre hommage au club pour tout ce qu’il apporte. A travers ces récits, j’espère aussi apprendre aux jeunes supporters que l’OGC Nice, ce n’est pas seulement les belles dernières années. C’est aussi une très grande histoire avec des faits d’armes retentissants.

Si vous deviez faire un top 3 ?
Les deux matchs de légende qui m’ont marqué, jeune adolescent avec mon transistor collé aux oreilles, c’est le dramatique Racing-Nice où l’on perd 5-1, et la montée à Grenoble lors de la dernière journée, un an plus tard, avec des Niçois courageux et avec beaucoup d’orgueil.
Plus tard, le Nice-Strasbourg reste indéniablement légendaire. Je le mets à égalité avec le Monaco-Nice où nous nous imposons 4 buts à 3. Ces deux matchs ont extrêmement marqué les supporters niçois.

Lors de vos entretiens, vous demandez à vos interlocuteurs quel serait leur match de rêve. A votre tour…
Je m’y attendais (rires). Je pense que dans le football actuel, il faut reconnaitre qu’il est quasiment impossible de conquérir le titre. Mais nous pouvons encore rêver d’une finale. Donc moi, mon match de légende serait une victoire en finale de Coupe de France contre Paris. Ce serait un très grand moment pour le club, ça donnerait beaucoup de bonheur à des centaines de milliers de niçois de lever un trophée, une nouvelle fois.

Robin Garcia

 

OGC NICE, 25 matchs de légende

Par Bertrand Tremel (éditions Gilletta)

En vente 24,90€ à la boutique de l’OGC Nice