Nice 2-1 Rennes

Le Gym s'est arraché

Quel retour, quel coeur, quelles tripes ! Dans un match à rebondissements, le Gym a su forcer son destin, remonter un but, puis s'imposer au finish sur une superbe frappe de Lees-Melou (2-1). Le succès à Lyon est bonfié, la saison lancée. 

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vibré comme ça. Pour un tas de raisons. Pour le jeu, pour la justice, pour l'âme qui a habité nos Aiglons, pour leur refus de baisser la tête, pour leur envie de tout enfoncer après leur précédent malheureux à l'Allianz, et puis parce que renverser un adversaire européen n'est jamais anodin. Surtout de cette manière. 

Un pénalty arrêté, un autre annulé, un but contre le cours du jeu, un Saint-Maximin de feu, une égalisation arrachée, deux adversaires au combat pour s'imposer... Oui, la plus belle ville du monde en a vu de toutes les couleurs à l'occasion de l'ouverture de la 5e journée. Trembla, cria, retint son souffle et, finalement, exulta, ivre de joie. Ivre de foot et fière de ses hommes.

Il y eut de tout, donc, et d’abord du chaud. Du très chaud même. Un premier quart d’heure d’enfer, où les hommes de la Côte et leur 5-3-2 (en 3-5-2 sur les phases offensives) dominèrent nettement les visiteurs. Imprimèrent un rythme hyper soutenu, allèrent de l’avant, poussèrent les Bretons dans leurs retranchements, se procurèrent des occasions nettes. Une frappe en pivot de Myziane dans la surface, après un beau travail de Saint-Maximin, détournée par Koubek (3’) ; un raid d’ASM interrompu par une faute de Mexer, sur laquelle M. Miguelorry resta muet et qui aurait dû aboutir à un pénalty (8’) ;  un amorti poitrine suivi d’une frappe monstrueuse de Lees-Melou, qui s’écrasa sur la barre (15’) ; une tête non-cadrée de Myziane, sur un nouveau service d’ASM (16’)… Bref, il y eut de l’intensité, de la pression, des déplacements, du mouvement. 

Et puis il y eut une mésentente, un ballon perdu de Hérelle (qui fut néanmoins tranchant dans les duels), une faute de l'inusable Tameze dans la surface, sur laquelle l’arbitre sortit (cette fois) le sifflet, et un pénalty de Bourigeaud, comme un mauvais refrain. Brûlant, Walter Benitez repoussa le pénalty, en roc, et évita aux siens de prendre un « coup sur le casque » (18’). Tout ça en moins de 20 minutes.

Le sort aurait pu s’acharner sur de bons Aiglons. Leur portier en décida autrement. Derrière, la bataille tactique s’engagea. Echaudé, le Gym recula, Rennes prit la possession, chercha à trouver les décalages. Placés en 4-2-3-1, les joueurs de Sabri Lamouchi donnèrent, dans le jeu, un écho à leur joli début de saison. Avec Benjamin André en plaque tournante, solide à la récup’ et précieux à la relance. Le rythme baissa progressivement juste avant la pause, Adrien Tameze, grâce à un retour monumental, interrompit une contre-attaque rennaise et permit au score de rester vierge. Ce qui offrit un juste reflet de débats agréables et animés.
 

Atal et Saint-Max en bombe


Saint-Maximin, en dynamiteur, fit monter la pression dès le retour sur le pré. En brisant deux adversaires directs, puis en servant Lees-Melou dans la surface, l’ailier aurait pu faire basculer la rencontre sur une énième différence. PLM talonna, personne ne reprit, mais les locaux remirent la même intensité que durant leur période forte. Intensité symbolisée par leur numéro 7, intenable, qui en remit une couche en allant chercher ses vis-à-vis dès qu’il le put. Et notamment à la 54’, où après un nouveau débordement, il déposa le ballon sur la tête de Lees-Melou, qui ne put cadrer sa reprise.

Comme le football pardonne rarement - ou rarement dans la durée -, le Gym se fit punir de son manque d'efficacité dans la foulée de cette belle entame de période. Après un superbe contrôle orienté du gauche, Del Castillo frappa du droit, et le buste de Malang Sarr (excellent tout au long de la rencontre) envoya le ballon dans les buts (0-1, 58'). Cruel, amer. Pour amener des jambes et recoller au score, le coach Vieira lança Atal à la place de Jallet dans la dernière demi-heure, et l'international algérien ne tarda pas à se distinguer. D'un sublime ballon dans l'espace, il lança Myziane en profondeur, ce dernier effaça Koubek, frappa, mais tomba sur un retour du portier, qui dévia le cuir sur le poteau (68'). 

Atal, avec une énergie folle, déboula encore, en marteau-piqueur, s'écroula dans la surface. M. Miguelgorry siffla pénalty, avant de se rétracter après utilisation de la VAR, sans que l'on comprenne pourquoi l'officiel y fit recours à un moment et pas... au début de la rencontre, lorsque Saint-Max fut séché. L'amertume se renforça. Le Gym redoubla d'efforts, entraîné par un Atal déchaîné. Et les efforts finirent par payer. Sur un superbe renversement de jeu, Cyprien servit Coly, lancé. Le Sénégalais centra, Myziane remisa, et Saint-Maximin conclut en cherchant - et en trouvant - le premier poteau de Koubek (1-1, 78'). L'Allianz chavira. Faillit bondir quand Myziane, actif et disponible, enroba un ballon, se rassit quand le cuir s'envola au-dessus de la barre (86'), et explosa lorsque Lees-Melou, parfaitement servi par Myziane (auteur de 2 passes décisives), ouvrit son pied, des 18 mètres, et trouva le petit filet (2-1, 89')


Plus rien ne se passa, hormis après le coup de sifflet final, où la joie fut collective. Contagieuse. Et prometteuse...

C.D.

A Nice, Allianz Riviera,
OGC Nice 2-1 Stade Rennais FC (0-0 à la mi-temps)

5e journée de L1 - 14/09/2018

16 887 spectateurs

Arbitre : Jérôme Miguelgorry

Buts : Saint-Maximin (77'), Lees-Melou (89') pour Nice ; Sarr (58', csc) pour Rennes

Avertissements : Hérelle (40'), Dante (60'), Atal (74'), Tameze (79') pour Nice ; Léa-Sliki (45')

OGC Nice : Benitez - Jallet (Atal 62'), Hérelle, Dante (cap), Sarr, Coly - Lees-Melou, Tameze, Cyprien - Myziane (Boscagli 92'), Saint-Maximin. 

Stade Rennais FC : Koubek - Zeffane, Da Silva, Mexer (Gélin 15'), Bensebaini - André (cap), Léa Siliki - Bourigeaud (Sarr 68'), Grenier, Del Castillo - Siebatcheu (Niang 78').