Interview

Cyprien fixe le cap

Il prépare sa 3e saison au Gym et participe à son premier stage à Divonne. Arrivé après-coup en 2016, blessé en 2017, Wylan Cyprien croque donc avec hardiesse dans cet exil aindinois. En paix avec son corps, déterminé, le milieu de terrain de 23 ans n’a qu’un thème à l’esprit : la victoire. Et n’hésitera pas à prendre ses responsabilités pour porter le Gym 2018/2019.

Wylan, en stage, qu’est-ce qui domine : la joie d’être avec les collègues ou la fatigue des charges de travail ?
Il y a plusieurs sentiments. On se retrouve là, avec une bande de copains, on va rire et échanger, loin de tout, juste entre nous. C'est bien et ça nous permet de connaître les nouveaux. Après il y a toujours « l’appréhension » des grosses séances, si on peut dire. Mais elles sont primordiales si on veut réaliser un beau parcours. Cette année, on aura la Coupe d’Europe en moins et même si c’était une grosse déception en fin de saison passée, je pense que ça nous permettra d’être plus performants sur les premiers matchs.

Pourquoi ?
L’année dernière, nous avions connu énormément de changements et nous n’avions pas vraiment de temps. Certains mecs jouaient ensemble en match officiel et se connaissaient depuis une semaine… Là, la donne est différente : nous avons du temps pour nous préparer. Le stage sert à ce que tout le monde apprenne à se connaitre, comme ça quand tu auras besoin de faire un effort sur le terrain, tu sauras très bien pour qui tu le feras. Tu connaitras le mec pour qui tu te bats et celui qui se battra pour toi. Si des nouveaux arrivent plus tard, ils pourront se greffer directement au groupe. C’est bon pour la cohésion.

Es-tu surpris par cette préparation uniquement axée sur le travail avec ballon ?
Non, j’ai déjà connu ça. Avec Antoine Kombouaré (à Lens), c’était également le cas. C’est une manière différente de travailler, ça ressemble beaucoup plus aux efforts qu’on fournit en match. L’essentiel, c’est qu’on soit prêt en début de championnat. Peu importe la méthode. Même si le ballon, on ne va pas se mentir, c’est beaucoup plus plaisant.

Comment as-tu vécu la transition entre Lucien Favre et Patrick Vieira ?
Ce sont deux grands passionnés du football et ils entretiennent la même ambition : gagner. La manière est différente, pas l’objectif : aller le plus haut possible et avancer. Depuis le début de ma carrière, j’ai connu beaucoup de changements, ça ne m’a jamais perturbé. Je continue à regarder vers l’avant.
 

"ÇA INSTALLE UN RESPECT IMMÉDIAT, UN TRUC DIFFÉRENT"


Que peux-tu nous dire du coach Vieira ?

I
l a un discours qui passe très bien auprès des joueurs et de tout le monde. On sait tous qui il est, le palmarès qu’il a. Ça a été un grand monsieur sur le terrain : je crois qu’il a à coeur de montrer le grand monsieur qu’il est sur le banc. Je vais tout faire pour l’aider à atteindre cet objectif.

Son passé de joueur change-t-il quelque chose pour toi ?
Ça installe un respect immédiat, un truc différent. Tu sais qui il est, ce qu’il a fait, quand il te dit quelque chose, c’est pour ton bien. En plus, c’est un ancien milieu de terrain et je suis un milieu : quand il me parle, il a raison. J’ai débuté, je n’ai rien fait pour le moment, je vais prendre tout ce qu’il a à me donner et l’appliquer pour être le plus performant possible.

Après ta blessure au genou, tu as retrouvé l’enchaînement des matchs en janvier : quel bilan tires-tu de tes 6 derniers mois ?
Au début, j’étais très excité et très content. Ensuite il y a eu les petits pépins physiques et sur la fin, tout revenait, je commençais à me sentir mieux. Maintenant, mon corps commence à me suivre, ça me fait du bien. Je peux me préparer comme il faut, c’est ce que j’attendais.


"Je veux gagner, avec Pierre, Paul ou Jacques"


Est-ce difficile de se projeter sur la saison quand le groupe définitif n’est pas encore formé ?

Non. Pour dire la vérité, je ne m’intéresse vraiment pas à ces aspects-là. Je veux gagner, avec Pierre, Paul ou Jacques, mon objectif ne varie pas. Celui du groupe non plus. Peu importe les joueurs qui viendront, on doit former un noyau dur, tous ensemble. Un noyau uni et archi-solide. Il n’y a que comme ça que nous pourrons aller loin.

Cette saison, tu n’auras plus le rôle « du jeune talent qui arrive »…
Mon rôle ne change pas : je dois être le meilleur possible sur le terrain et aider ceux qui débutent. Mais ça va être le rôle de plusieurs, comme Dante ou Pierre (Lees-Melou). Si le coach en a besoin, il pourra s’appuyer sur moi pour faire passer des messages à certains ou prendre des responsabilités. J’ai déjà eu l’occasion de le faire à Lens. Ici, nous avons un capitaine (Dante) qui est super avec nous, mais seul, ce n’est pas toujours facile de tout gérer. Alors je vais essayer de l’épauler, l’aider à prendre la parole et à recadrer certains quand ils sortent un peu des lignes. Sur le terrain, quand il y a des moments chauds, il faut des mecs qui tapent du poing sur la table et qui mettent tout en place. Je vais le faire et porter cette responsabilité avec fierté.

Est-ce possible de définir, dès à présent, des objectifs ?
Rien de précis. On est tous dans le même état d’esprit, on veut gagner et faire les calculs à la fin. Il y a deux ans, nous avions fonctionné comme ça et ça avait été une réussite. L’année dernière, nous avions très mal débuté, donc là, notre priorité, c’est de bien négocier notre début de parcours pour ne pas s’en mordre les doigts à la fin.

C.D.