Bilan

Les + et les - de Dante

Avec plus de 71 heures passées sur le terrain, Dante a pris part à (presque) toutes les batailles de l'exercice écoulé. Brassard de capitaine sur le biceps, le Niçois le plus utilisé aura alterné les grands frissons et les « bonnes leçons ». Avant de partir en vacances, le Brésilien a accepté de livrer son regard sur cette saison aux sentiments mêlés. Du côté pile, et du côté face.

Les émotions

 

La plus grande joie

« Quand nous nous sommes qualifiés pour les 16èmes de finale d’Europa League, face à Zulte-Waregem à la maison (victoire 3-1). C'était vraiment bien car ça marquait une véritable progression pour le club, un gros pas en avant par rapport à la saison précédente ».

La plus grosse déception

« Le derby face à Marseille à l'Allianz Riviera (8e journée). C’est là que nous avons mis notre saison en danger. Encore, si nous avions fait 2-2… Mais au final on prend 4-2 et ça nous a mis un coup derrière la tête. C’était un match important, un derby, et on devait le gagner. (Il répète) On devait le gagner. Nous nous trouvions supérieurs. Lors des 20 premières minutes c’était  même incroyable... Mais ce n'est pas parce-que tu vis des bons moments dans un match, que tu vas le gagner. Il faut aussi savoir résister lors des mauvais. Il y a eu du relâchement. Quand tu vois les buts qu’on prend... Nos erreurs nous ont coûté cher ».

Les moments-clés

 

Le tournant

« C'est à Toulouse. Je prends un rouge, mais à 10, les gars ont montré une grande force de caractère. On a compris que ça ne passerait pas simplement par le beau jeu, mais aussi par notre faim de gagner, notre envie de faire les efforts et de nous battre jusqu’au bout. J’étais encore sous la douche quand il y a eu le pénalty arrêté par Walter (Benitez). Et après, je suis remonté en tribunes, avec JV (Makengo) et Delphine (Uhel, kiné). Alors qu’on était encore menés 1-0, je leur ai dit : "On va gagner ce match, ce n’est pas possible autrement" car je sentais la peur chez les Toulousains. Et Mario, puis Bassem marquent. Bassem, c’est mon petit, j’étais très content pour lui. Il nous a permis de remporter une victoire importante (1-2). Comme quoi, il ne faut jamais rien lâcher ».

Le Virage Manqué

« Marseille (2-4), car on a eu un trou après. Le nul à Monaco ? C'est vrai, ça y ressemblait aussi. Quand on prend ce but à la fin on se dit "cette saison, il y a tout qui nous arrive, ce n’est pas possible" ».

 

L'analyse

 

Le jeu comme atout

« La plus grande force du Gym cette saison, c'est d'avoir su rester fidèles à notre philosophie de jeu, même quand nous étions moins en confiance ».

La Mauvaise gestion

« Notre défaut ? La gestion des matchs. Nous n’avons pas été assez costauds pour tenir le résultat jusqu’au bout. Quand tu mènes, il faut penser à bien défendre, sortir en contre, marquer un 2e et puis basta. Or, on a trop ouvert le jeu et pris des contres alors qu’on menait… Ce n’est pas pour rien que nous avons perdu 27 points après avoir ouvert le score. Ce n’est pas un aspect tactique, mais mental. Certaines équipes, quand elles mènent, tu ne les revois plus. C'est la leçon de cette saison ».

 

Les matchs

 

à domicile

« Mon préféré, c'est Monaco (victoire 4-0). C’est un derby, face au champion en titre et on fait un match complet. Battre Monaco 4-0 deux années de suite, ce n'est pas rien. L'équipe a conservé sa concentration tout au long de la rencontre, et ça a payé. Chapeau.

Le pire ? Lyon (défaite 0-5). Même si Marseille reste une grosse déception, contre Lyon il n’y a pas eu de jeu. Il n’y a qu’une équipe qui a joué et qui s’est amusée. C’est une autre leçon que nous avons prise cette saison ».

à l’extérieur

« Je pourrais dire Guingamp (victoire 2-5). Mais je pense qu'au Louis-II on a fait fort, en revenant au score puis en prenant l'avantage, chez eux. On a vraiment bien joué. Il n'y a que le résultat qui nous reste en travers (2-2).

​Si je devais en oublier un, je dirais Metz (défaite 2-1). A Paris, même si tu joues pour gagner, tu sais que tu peux perdre. A Metz, tu te dois de prendre les 3 points. Or, on le perd. C’était vraiment dommage ».

 

Les Buts

 

Le chef-d'oeuvre

« Contre Paris (1-2), collectivement, c’était quelque chose. Ca symbolise un peu notre philosophie de jeu, car on essaie en permanence de ressortir proprement. On a fait sauter la ligne avec un ballon en l’air, mais pas n’importe comment. Il est arrivé dans les pieds de l’avant-centre (Balotelli), qui a remisé vers un 3ème homme, Alassane. Bien lancé, Allan (Saint-Maximin) a fini le travail.
Je pense qu'
Allan atteindra un très haut niveau quand il répètera ce type d’appels verticaux, dans la profondeur, car c’est là qu’il se retrouvera plus proche du but. J’insiste là-dessus avec lui. C’est un joueur intelligent, il prend en compte les remarques, et commence à le faire, comme face à Caen (4-1) ».

Le plus vilain

« Mon but contre Nantes, ce n'était pas la classe (rires). C’était à l’arrache, mais ça nous a permis de prendre un point contre un adversaire direct (1-1) ».

Les supporters

 

Le sourire

« Lors du tour d’honneur après la der' (4-1 face à Caen), nous avons pu communier avec nos supporters. On est proche d'eux, on leur tape la main. Ce sont des moments exceptionnels, qu’on n’oublie pas, de notre côté comme du leur. On ressent beaucoup d’amour, et c’est ce qui nous donne envie de nous battre sur le terrain ».

Les larmes

« Ils ont été derrière nous, jusqu’au bout. Mais après Lyon (0-5), on a senti que ce n’était pas évident. Il faut les comprendre, ils ont pris un gros coup, eux aussi. Mais on a fait des efforts pour remonter, et c’est ça qu’il faut retenir ».

 

Sa saison

 

Le coup de mou

« En début de saison, je me sentais fatigué et lourd. Pas par rapport au poids, mais au contexte. J’ai voulu endosser trop de responsabilités, et ça ne m’a pas aidé. La Champions League, j’en rêvais vraiment. J’y ai pensé toutes mes vacances. Même si Naples nous a fait démonstration de sa supériorité (2-0 ; 0-2), je ne suis pas arrivé à l’accepter. Ca m’a fait beaucoup de mal ».

Le retour en force

« Après ce coup de mou, je me suis remis en question et j’ai été plus tranquille. J’ai su remonter la pente avec toute l’équipe. Ma passion pour le foot me permet de faire des efforts au quotidien, de ne rien lâcher. Je ne me dis jamais que je dois me reposer car j’ai 34 ans. Mon état d'esprit, c'est plutôt de chercher en permanence à repousser mes limites. C’est cette force de caractère qui me permet de durer ».

F. Hill