Interview

Favre : « On revient de très loin »

A l'issue du match nul des Aiglons à Lille (1-1), Lucien Favre a analysé devant la presse cette rencontre et fait un bilan de cette première partie de saison.

Coach, considérez-vous avoir perdu deux points ce soir ?
Non. On ne s'est pas créé beaucoup d'occasions. On marque un but sur une belle accélération de Srarfi et une frappe déviée. Mais à part ça, on n'a pas eu beaucoup d'occasions. C'est ce qui nous a manqué. On a bien gardé le ballon, oui, on l'a fait tourner, mais il y a un manque d'occasions évident. Sur le plan offensif c'était trop moyen.

La rencontre s'est jouée dans un contexte bizarre...
Oui c'était bizarre, on se demandait par instants ce qu'il se passait. Après, nous sommes professionnels, on doit s'adapter. On savait qu'il y avait des problèmes ici. Nous avons pas trop mal maîtrisé le ballon, mais ce qui nous a manqué c'est de porter le danger devant leur but en deuxième mi-temps. Déjà en première période, nous n'avons pas beaucoup d'occasions. Ce n'est pas suffisant.

Pensez-vous qu'il y a un manque de fraîcheur ?
C'est notre trentième match cette saison. On en a joué dix de plus que ceux qui ne jouent pas la Coupe d'Europe. Oui il y a une fatigue, mentale etc, mais ce n'est pas une excuse. On a manqué de percussion. Nous avons eu de la peine. Lorsque l'adversaire voit que vous ne vous créez pas d'occasion, il se rapproche petit à petit de votre but et voilà.

On a l'impression que vous auriez pu enfoncer le clou en début de deuxième période, mais que votre équipe a été trop gentille...
Vous vous focalisez sur la deuxième période, mais même en première mi-temps on a manqué de tranchant.

Sans Balotelli, votre équipe a beaucoup plus de mal offensivement...
Oui mais avec lui il y a une semaine, on a fait 1-1 aussi. La semaine dernière et aujourd'hui, on n'a pas eu beaucoup d'occasions, c'est un constat. Mais c'est vrai que Mario, il ne lui en faut pas beaucoup pour en mettre une au fond.

« Un joli redressement »

Vous terminez la phase aller à la sixième place, c'est un beau redressement !
Oui c'est vrai, mais il faut quand même analyser ça plus précisement. Savoir que ça tient à peu de choses. Ce qui a vraiment changé, c'est qu'on encaisse beaucoup moins de buts, notre défense est beaucoup plus solide qu'il y a un mois. Quand vous prenez deux buts à chaque match, c'est difficile de gagner. Ce soir c'est dommage de prendre ce but parfaitement évitable, sur ce qui n'était pas à la base une véritable occasion.

Quel bilan faites-vous de cette demi-saison ?
On a passé des moments très difficiles, c'est le moins que l'on puisse dire. La saison a débuté par un match très important, celui face à l'Ajax, où nous avons assuré notre participation à la Coupe d'Europe quel que soit le résultat face à Naples. Notre début de saison en Ligue 1 a été difficile, face à St Etienne, Troyes etc. Nous étions peut-être à ce moment là trop focalisés sur ces matchs de Coupe d'Europe. Sur ce plan là, on a atteint notre objectif en nous qualifiant pour les 16e de finale. En championnat nous sommes revenus gentiment, en faisant des points.  On revient de très loin. Mais maintenant il y a autre chose à faire.

Ce retour dans le bon wagon en championnat peut-il laisser augurer de nouvelles ambitions en 2018 ?
Aujourd'hui je ne sais pas. On verra. Notre redressement a commencé contre Dijon. On a pris une claque contre Lyon et on a su se ressaisir derrière. Sur cette fin d'année c'est mieux, c'est évident, mais si on compare à ce qu'on faisait la saison passée, il y a encore beaucoup de travail. On a fait un joli redressement, on a 27 points mais ça reste très serré. En gagnant 2 matchs vous tutoyez la 5e place, en en perdant deux vous êtes de nouveau pas très bien.