Le témoin

Pierre Ménès : « Je ne doute pas que Nice va remonter... »

Ce mardi, Pierre Ménès a quitté la Ville Lumière pour la douceur de la capitale azuréenne. Le journaliste star de Canal + s’est rendu au centre d’entraînement des Aiglons pour y rencontrer Christophe Jallet*, « le plus Parisien des Niçois ou le plus Niçois des Parisiens ». En marge de l’entretien, il a troqué le costume d’intervieweur pour celui d’interviewé. Et lancé le Paris – Nice de vendredi avec la gouaille et l’impact qu’on lui connaît.

Pierre, depuis la capitale, comment envisage-t-on le duel entre le PSG et le Gym ?
On ne l’envisage pas du tout. Il faut bien comprendre qu’à Paris, les gens s’en foutent du foot. On peut avoir un Parc des Princes plein, archi-comble, alors que la grande majorité de la population ne se sent pas concernée. Paris est une ville qui n’est composée que de provinciaux : c’est, par exemple, la première ville bretonne de France. Donc les gens se foutent complètement de PSG – Nice. En plus, là, ils sont encore un peu sous le coup du « Clasico ». On en parle encore un peu plus que de la venue de Nice.

Et depuis les rédactions parisiennes ?
On le voit difficile pour le Gym, car il reste sur 4 défaites consécutives toutes compétitions confondues. Et je le vois encore un peu plus dur parce que le PSG a été très mauvais à Marseille et se doit de réagir. En plus, ce match sans Neymar, suspendu, va donner l’occasion à certains joueurs de se montrer. Par exemple, il peut s’agir d’une des dernières chances d’Angel Di Maria pour se faire une place dans l’équipe. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour Christophe Jallet, qui va se retrouver avec Di Maria plutôt que Mbappé dans sa zone…

Quel regard portez-vous sur la forme de l’actuel leader de la L1 ?
Le PSG, quelque part, a entamé « une mauvaise passe », même si c’est difficile de parler comme ça quand l’équipe en est à 8 victoires, 2 nuls et 3 succès sans encaisser de but en Ligue des Champions. Les matchs à Anderlecht et Marseille n’étaient vraiment pas bons dans le contenu. Soit Paris confirme sa « mauvaise passe » et le Gym aura une chance, soit Paris va se fâcher et il n’en aura aucune.

« Depuis que le président Rivère est là, le Gym a changé de dimension »

La clef du match, pour vous, réside donc uniquement dans les pieds parisiens ?
En Ligue 1, tous les matchs ne dépendent que du PSG. J’avais dit que l’OM aurait une chance s’il faisait une très bonne performance et que Paris en réalisait une très mauvaise : c’est ce qui s’est passé. Si Paris avait fait un très bon match, Marseille aurait pu faire le même mais aurait perdu. Pour vendredi, c’est pareil. Si le PSG confirme ses doutes, entrevus à Anderlecht et vus à Marseille, peut-être que Nice aura une chance de l’enquiquiner. Mais pas s’il se fâche.

Vous connaissez l’OGC Nice depuis longtemps : aujourd’hui, quelle est l’image que vous en avez ?
C’est un club que j’ai connu vraiment dans la difficulté, notamment sur le plan financier. Depuis que le président Rivère est là, il a pris une autre dimension. Ce centre d’entraînement en est la preuve. Maintenant, ce n’est pas parce que le club a fini 4e et 3e sur les deux dernières saisons que ça doit devenir une habitude. Nice a quand même, toujours, le 10e budget de France, donc une place dans les 10 premiers est une saison réussie. Pour l’instant, ils n’y sont pas, mais je ne doute pas qu’ils vont remonter au classement, car ils ont suffisamment de qualité.

Qu’avez-vous pensé du dernier match perdu face à Strasbourg (1-2) ?
Même si le match n’a pas été rassurant du tout, j’ai quand même bien aimé l’entrée de Sneijder en 2e mi-temps. Il faut que Nice se reconstruise. Ils ont perdu lourd avec le départ de Belhanda et des deux latéraux, mais c’est le lot des clubs comme lui de voir partir les joueurs qui brillent vers d’autres plus huppés.

On a vu un Gym en septembre (4 victoires et 1 nul en 5 matchs), on en voit un autre en octobre (4 revers en 4 sorties) : où se situe le vrai niveau de ce groupe ?
Seri est un joueur très important, peut-être même trop important. L’équipe est très dépendante de lui. Quand il n’est pas là, ça se voit d’une façon criarde, parce qu’il arrive à faire la jonction entre le milieu et l’attaque et que sans lui, comme on a quand même des joueurs devant qui ne défendent pas, l’équipe est un peu coupée en deux. Un peu comme le PSG d’ailleurs. C’est à (Lucien) Favre de trouver la solution, je ne doute pas qu’il va y parvenir...

Y.F. / C.D.

* L’entretien sera diffusé vendredi soir, avant le coup d’envoi, dans l’émission "19h30 PM" que Pierre Ménès anime (en clair, sur Canal + Sport). Il sera également disponible en intégralité sur le Pierrot Football Blog.