Interview

Crétier : « On n’a jamais perdu notre philosophie »

En devenant Champion de D2 en 1994 avant de soulever la Coupe de France 3 ans plus tard, Thierry Crétier a pris part aux deux derniers titres de son club formateur. L’ancien défenseur, mis à l'honneur lors de la dernière réception d'Angers, assure désormais la transmission auprès de la jeunesse du Comté, en mettant son expérience et sa passion au service du FC Villefranche Saint-Jean-Beaulieu. Tout en restant proche du Gym, dont il observe l’évolution et les performances avec un oeil aiguisé.

Thierry, que devenez-vous ?
Je suis coordinateur sportif au F.C Villefranche-Saint-Jean-Beaulieu. Je m'occupe principalement des U19 et des Seniors, qui évoluent en National 3 (ex-CFA 2). Je suis chargé de faire le lien entre les éducateurs et l’administratif : je peux donner mon avis sur le recrutement comme échanger avec les président sur les projets du club. Nous avons de très bons jeunes, c'est prometteur. Je m’éclate.

Êtes-vous resté proche du Gym ?
Oui, toujours ! Mon fils Noah fait partie du groupe U17 nationaux. Il est défenseur, lui aussi, ça tombe bien ! Je me permets de lui donner quelques conseils, même si je lui laisse beaucoup de liberté. On veut avant tout qu’il prenne du plaisir, et on verra bien la suite. Sinon, une fois par mois, on se retrouve avec les anciens Aiglons, on joue un match avant de manger une pizza tous ensemble. C’est l’occasion de se remémorer les bons moments. En mai dernier, j’ai pris part au match contre les anciens de l’Ajax. J’en garde un excellent souvenir. Quand tu joues contre, Bergkamp, même avec 10 kilos en trop, tu vois vraiment ce qu’est le haut niveau.

Vous avez été formé au club, comme les Cardinale, Koziello, Sarr, etc.
Je suis vraiment content que les jeunes aient leur chance. Ce sont des bons joueurs, après il faut toujours confirmer. Les premières années, on dit que ce sont les plus faciles car on est insouciant. À l’époque, suite à sa rétrogradation administrative, le club avait été obligé de faire confiance aux jeunes et nous étions une quinzaine issus du centre. Comme nous avions grandi ensemble, des rapports humains s’étaient créés. Ça nous avait permis de remonter en 1ère division.
 

"Monaco peut être un match référence"


Vous baignez dans le foot amateur. Que vous inspire la trajectoire de Pierre Lees-Melou, passé notamment par la DH ?

Ça prouve qu’il ne faut rien lâcher mentalement. Le foot va tellement vite, dans les 2 sens. Il faut toujours garder espoir, se souvenir que le ballon reste un jeu, et se donner à fond à chaque fois. Après il faut un brin de réussite… Ça me rappelle la trajectoire d’Eric Carrière, qui avait éclos assez tard aussi. Il y a des joueurs de très bonne qualité au niveau amateur, parfois on se dit que certains n’ont rien à faire là.

Avec quel joueur actuel auriez-vous aimé évoluer ?
J’aime beaucoup Dante. Il a des facilités techniques, pied gauche, pied droit. Ses transversales, c’est quelque chose. Et il sait fédérer un groupe. J’aime ces garçons positifs, qui entrainent le groupe vers le haut grâce à leur professionnalisme et leur expérience. J’apprécie beaucoup Plea aussi, qui a énormément progressé depuis 2 ans.

Qu’avez-vous pensé des débuts de Marlon ?
J’ai aimé ! Vraiment, c’est très intéressant, surtout que ce n’est jamais évident de s’adapter quand on arrive dans un nouveau pays. Il possède une bonne technique, est costaud dans les duels, et a amené du « contact ». C’est bien car la saison sera longue et on aura besoin de tout le monde.

La saison du Gym est-elle définitivement lancée ?
J’espère ! Il fallait que ça se mette en place car il y a eu pas mal de mouvement. Monaco peut être un match référence et amener de la confiance, c’est ce qui fait avancer. Ca tient à pas grand chose : les joueurs qui se remettent dans le tempo, les nouveaux qui acquièrent les automatismes... Il y a peut-être eu une prise de conscience collective car ce n’est jamais évident de confirmer après une aussi bonne saison, les équipes vous attendent plus. Mais ce que je retiens, c’est qu’on n’a jamais perdu notre philosophie de jeu. C’est vraiment très important.

F.H.

Bio Express

Lancé dans le grand bain à 17 ans, Thierry Crétier (45 ans) a disputé 180 matchs avec le Gym (D1 & D2), qu’il quitta en 97 pour rejoindre le Nîmes Olympique. Après des passages à la Réunion puis Reims, il poursuivit le plaisir sur les terrains amateurs de la région avant d’intégrer le staff de la JSSJB, devenu cet été le FC Villefranche Saint-Jean-Beaulieu.