Aiglon du match

Plea d'une courte tête

Alassane Plea est votre Aiglon de la rencontre Rennes – Nice. Bagarreur, inspiré et passeur décisif, le numéro 14 (27 % des suffrages) devance d’une courte tête Mario Balotelli (26%). Marlon Santos (20%) complète le podium.

Aligné en pointe avec l’international italien, le natif du Nord confirme sa montée en puissance match après match. Très sollicité au mois d’août, il prouve aussi que la trêve de début septembre lui a redonné du jus. Conséquence : il aligne les performances de haute volée. Mobile, disponible dans les interlignes, orienté vers l’avant, Plea incarne l’un des maillons essentiels du collectif rouge et noir, capable de décrocher, de faire jouer les autres et de croquer la profondeur. Une palette à nouveau étalée, ce dimanche, au Roazhon Park.

Après s’être procuré la plus belle occasion du premier acte, en appelant vers le but et en réalisant un enchaînement « contrôle poitrine - crochet exter’gauche - frappe » quasi-parfait (mais dévié par Koubek), il faillit ouvrir le score à l’heure de jeu. Moment où, après une course de 50 mètres, il effaça le portier breton pour achever tranquillement le travail. Mais un geste du bras fut signalé - à juste titre - par le trio arbitral, annulant le but. Il fit finalement basculer le match dans un autre registre, lorsqu’il hérita du cuir au milieu du terrain et ouvrit parfaitement dans l’espace pour Super Mario, à 10 minutes du terme. Sa première passe décisive d’une saison où il en est déjà à 5 réalisations.

L’étoile italienne se place, pour sa part, à la 2e position de votre classement. Et illustre un sublime paradoxe qui veut qu’un phénomène n'est pas obligé de sortir sa meilleure copie pour décider tout seul du sort d’un match. Au service du collectif contre Monaco et Zulte-Waregem, le natif de Palerme s’en est, cette fois, remis à la puissance de son pied droit pour forcer la décision. A la 80’, bien servi par Plea, il détruisit la cage bretonne dans un angle inimaginable. Un tir synonyme de succès. Son 5e but en 5 matchs officiels, le 3e en 2 titularisations de L1.

Enfin Marlon Santos clôt la marche. Comme face à Monaco, l’axial prêté par le Barça a dégagé de l’assurance et de la sérénité. Rapide, puissant, il prouve également qu’un défenseur évoluant la tête levée garde un temps d’avance. Que ce soit dans la lecture des trajectoires adverses où à la première relance. Ses 93 % de passes réussies (plus haut total du match côté niçois à égalité avec Vincent Koziello) symbolisent parfaitement son application et son aisance.

C.D.