Naples 2-0 Nice

Il faudra un exploit

Une défaite sèche (2-0), deux cartons rouges qui le sont tout autant : le Gym a vécu une soirée difficile au San Paolo. S'il s'est compliqué la tâche, il reste pourtant en vie à une semaine du barrage retour de la Ligue des Champions. En vie et condamné à l'exploit.

Naples promettait l’enfer au Gym. L’enfer n’a probablement jamais porté un visage aussi cruel et joueur. Avec Naples, tout est connu, reconnu, attendu, et tout reste pourtant terriblement difficile à déjouer. Les faiseurs de jeu difficiles à contrer, la profondeur difficile à gérer... Ce qui ne signifie pas que le Gym s’est présenté au San Paolo le short baissé, attendant inéluctablement la fessée, ou qu’il n’a jamais porté le danger dans sur la cage de l’immuable Pepe Reina. La percée de St-Maximin et la frappe contrée de Lees-Melou – deux hommes en forme – après 40 secondes de jeu prouvèrent de suite qu’un volcan douché apparaît moins impressionnant. Pour autant, la lave peut venir à bout de l'eau lorsqu'elle se déverse trop abondamment. Et la majeure partie du temps, la vapeur issue des deux phénomènes étouffa les Aiglons.

Pour mettre un couvercle sur le Vésuve, Lucien Favre sortit pourtant de son chapeau un 3-5-2 souvent travaillé et utilisé la saison passée. En face, Maurizio Sarri demeura fidèle à son 4-3-3, aisément qualifiable de 4-4-1+1 en phase offensive, tant Marek Hamsik jouit d’une liberté absolue lorsque les Partenopei tiennent la gonfle. En cherchant systématiquement dans le dos de la défense niçoise, placée très haut sur le pré, le 3e de la dernière Serie A appuya fort sur la tête des Aiglons. Ces derniers courbèrent le dos, se froissèrent les muscles, y laissèrent des plumes, mais à force de courage et autour d'un Dante droit dans la tempête (et auteur d'un retour monstrueux sur Mertens à la 34'), restèrent en vie dans une confrontation qui, rappelons-le, se joue en deux parties.

Les locaux se procurèrent néanmoins une flopée de corners et de situations dangereuses qui firent trembler le peuple rouge et noir, malheureusement resté à la maison.

Hamsik alerta Callejon à la limite du hors-jeu, mais l’Espagnol enleva trop sa tête (8’), puis fut devancé par Cardi sur une action tirée du même tonneau que la majorité à la 15’ (celui du jeu vertical). Avant cela, le Napoli ouvrit le score sur un ballon d’Insigne en profondeur, où Mertens accéléra, devança le portier niçois et termina le travail avec talent, avant que son nom ne soit scandé 14 fois par le peuple bleu (1-0 13’). L’international belge envoya un ciseau à côté (16’), puis s’offrit un petit numéro dans la surface mais buta sur Cardi (21’), preuve de son talent et de sa forme… Une fois les 30 premières minutes passées, les Aiglons posèrent un peu le pied sur le ballon pour respirer. Pari gagnant. Ils firent courir leur hôte et, comme celui-ci préfère maîriser les débats, il se retrouva en difficulté. Nice faillit en profiter. Sur une belle orientation, Lees-Melou renversa pour Jallet (aligné couloir droit).

L’ancien Parisien repiqua, trouva Koziello lancé dans l’intervalle, mais le milieu issu du centre croisa trop sa frappe (35’).

Derrière cette énorme opportunité, St-Maximin, qui prouva rapidement qu’il ne craignait rien et laissa planer un danger constant, déboula plein axe, effaça deux ou trois adversaires, mais loupa le bois (39’). Cette énumération d’occasions atteste de l’intensité des débats. Une frappe d’Insigne magnifiquement détournée par Cardi (42’) en complète la liste.
 

Maudite 80e minute

Ce même Insigne toucha le montant au restour des vestiaires, lorsqu'il suivit un tir de Mertens (encore et toujours) détourné par Cardinale (50'). Naples remit les Azuréens sous pression, Callejon servit Mertens qui ouvrit trop son pied dans la surface (61'). Souquet toucha sa propre barre en voulant sauver la patrie (66'), Cardi se coucha sur une frappe magnifique d'Insigne (67'), mais le Gym finit par craquer sur une-deux d'école Mertens-Insigne ayant entraîné une faute de Jallet dans sa propre surface. Jorginho transforma l'aubaine (2-0 70') et, dès lors, on sentit la terre trembler sous nos pieds. Naples tenta d'enfoncer le clou pour sceller d'une manière quasi-définitive le sort de ce barrage.

Offensivement, Nice se procura deux situations en seconde période : deux frappes non-cadrées de Plea, dont la seconde, à un quart d'heure du terme, consécutive à une montée de Souquet et une intervention plus que limite des Napolitains dans leur propre surface. Mais l'essentiel fut de ne pas ouvrir les vannes. Cardi se coucha à nouveau sur une frappe d'Insigne (77'). Bref, il fallut tenir face à la furia locale et à un "arbitre-lucky luke" ayant rendu une mission difficile presque impossible.

A la 80' minute, Koziello fut sanctionné d'un carton rouge suite à un tacle dangereux dans le rond central. La même action valut un 2e jaune à Plea, qui fut expulsé en même temps que le numéro 26. Lucien Favre fit immédiatement entrer Walter pour limiter la casse.

La casse fut finalement limitée, le score ne varia pas, grâce à un loupé monstrueux de Milik (87'). Mais ce 1er round prive néanmoins le Gym de deux éléments forts pour le retour et lui impose de remonter deux pions.

Mardi prochain, il devra tout simplement réaliser une performance monumentale pour accéder à la reine des compétitions européennes. Le jeu en vaut bien la chandelle.

Et cette fois, ce sera lui qui évoluera à 12...

C.D.

 

A Naples, stade San Paolo
Napoli 2-0 OGC Nice (1-0 à la mi-temps)

Barrage aller de Ligue des Champions, 16/08/2017

49 324 spectateurs

Arbitre : Szymon Marciniak 

Buts : Mertens (13'), Jorginho (70') pour Naples ;

Avertissements : Plea (65', 80') pour Nice

Expulsion : Koziello (80') et Plea (80') pour Nice

Napoli : Reina - Hysaj, Albiol, Koulibaly, Ghoulam - Allan (Rog 85'), Jorginho, Hamsik (cap) (Zielinski 59') - Callejon, Mertens (Milik 75'), Insigne.

OGC Nice : Cardinale - Souquet, Dante (cap), Le Marchand - Jallet (Burenr 94'), Lees-Melou, Seri, Koziello, Sarr (Boscagli 59') - St-Maximin (Walter 82'), Plea.