Interview

Ben Arfa : « On a écrit une histoire ensemble »

Ses prises de parole sont rares. Mais il n’a pas hésité une seconde quand il s’est agi d’ouvrir pour OGCNICE.COM le livre de ses souvenirs niçois, avant la rencontre entre son club d’hier et celui d’aujourd’hui. Au bout du fil, la voix était souriante vendredi. Le mot plaisir, à tout bout de champ. L’Hatem qu’on aime. Mais qui ne retrouvera pas dimanche le public qu’il a enchanté pendant un an, et qui le lui a bien rendu en retour. Samedi, Unai Emery a décidé de ne pas le retenir pour le choc. L’Allianz Riviera ne reverra pas son « extraterrestre ». Restent ses mots. Ceux d’un joueur marqué à jamais par son histoire en rouge et noir.

Tu as conscience d'avoir marqué le public niçois pour toujours ?
La ville et le club m'ont marqué aussi. On a écrit une histoire ensemble, j'en suis convaincu. Elle restera. Je me sentais vraiment bien dans cette ville. Ce ne sont que des bons souvenirs. On a passé des moments magnifiques.

Quelles images te reste-t-il de la saison dernière ?
Je repense au début de saison. Dans nos têtes, on visait d'être dans les 5 premiers. Personne ne nous attendait à ce niveau-là. Puis, l'enchainement des matchs, les victoires, le plaisir sur le terrain, la rencontre à Geoffroy-Guichard où on avait donné une leçon de football à St Etienne (1-4). Toute la France avait découvert le jeu de l'OGC Nice ce soir-là.
Et bien entendu, je revois tous les moments de communion avec les supporters. L'amour qu'ils m'ont apporté m'a aussi permis de pouvoir m'exprimer. Je me rappelle notamment les retours à Nice après les matchs, avec tous ces gens, les fumigènes, à 1h du matin... Ou encore qu'avant notre départ pour Marseille, le centre d'entraînement était blindé de monde pour nous encourager... C'était magnifique. On a pris beaucoup de plaisir tous ensemble l'an dernier. 

On imagine que tu as gardé un œil sur la saison de Nice. Que penses-tu de ce qu'ont accompli tes anciens camarades ?
Ils poursuivent sur cette lancée, et j'en suis vraiment très heureux. Le club travaille très bien. Il a enregistré des départs, mais il a su prendre des très bons joueurs et il a réussi à maintenir sa philosophie de jeu. Un nouvel entraîneur est arrivé et il prône la même chose tout en apportant son expérience et sa touche. Tout cela, c'est grâce au président, à Julien Fournier (directeur général), à la cellule de recrutement...
C'est une équipe qui continue à jouer au ballon. On sent que cela entre dans l'ADN de l'OGC Nice. Le club prend des joueurs dans ce profil-là.
Pour moi, Cardinale est aussi un symbole. Il a fait partie de l'aventure l'an dernier et il impulse quelque chose dans cette équipe.

Fier d'avoir été au démarrage de cette aventure ?
Très fier. Je me rappelle d’une discussion avec le président, quand je suis arrivé à Nice. Il m'expliquait que le club était en train de construire, que les fondations avaient été faites et que maintenant il y avait cette envie de faire quelque chose dans le championnat et au niveau européen. Et je lui répondais : "Tu verras (il le tutoie, ndlr), il y a tout pour. On va prendre beaucoup de plaisir et essayer de construire ce quelque chose". Et c'est ce qui s'est passé. Il y a des valeurs qui sont maintenant enregistrées dans l'équipe : jouer au ballon, prendre et donner du plaisir. Ce dont je suis le plus fier, c'est d’avoir pu apporter cette touche-là.

Un message à passer à quelqu'un ?
Je mets en garde Cardi. Ne commence pas à faire des une-deux avec Dante dans la surface contre nous, sinon on va vous piquer la balle (rires). Et un autre message à Seri. Qu'il se calme avec ses passes magiques. Parce qu'il faut qu'on aille chercher le titre aussi. C'est un passeur hors pair. Ce sont des passes de génie.  

Que représente ce match pour Paris ?
Ce sont trois points importants pour nous, pour le titre. Plus pour nous que pour vous, parce que Nice est encore dans la course pour les 2 premières places mais un peu distancé quand même. Paris enchaine les bons résultats depuis 2017 en championnat et ne peut pas se permettre le moindre faux-pas jusqu'à la fin de saison. Ce match représente donc beaucoup pour nous, mais on sait que cela va être très difficile par contre.

Un dernier message pour le public niçois ?
Continuez d'être à 100% derrière l’OGC Nice comme vous avez toujours su l'être. Je suis fier de vous et du club. Je suis content de ce qu’il devient, de comment il continue de grandir.

L.O.