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Dalbert, Conceiçao : chronique d'une rencontre

Être au bon endroit au bon moment, échanger avec la bonne personne dans de bonnes conditions : carrière et destin sont souvent cousus du même fil. Le foot étant un formidable métier, les belles histoires se tissent toujours d'une manière accélérée. Samedi après-midi, le Gym se déplace à Nantes à l'occasion de la 30e journée de L1. Cette rencontre permettra à Dalbert Henrique de recroiser Sergio Conceiçao, le coach lui ayant mis le pied à l'étrier. « Celui sans qui je ne serais peut-être pas là », dixit le latéral. Chronique d'une rencontre habillée de vitesse et de confiance.

« Mon équipe et moi l'avons déjà suivi la saison dernière. C'est un jeune joueur qui peut faire une belle carrière au Vitoria. » Nous sommes le 27 septembre 2015, la nouvelle résonne. Le territoire se marque. Tout juste arrivé sur le banc de Guimaraes à la place d'Armando Evangelista, Sergio Conceiçao annonce son premier groupe. Dalbert y figure pour la première fois. « Avant le match, il m' a demandé si ça allait, si j'étais anxieux, rembobine le Niçois. J'ai répondu que je me sentais bien, que j'étais en confiance et que j'allais essayer de profiter de cette opportunité. » « Je me rappelle qu'il était en réserve où il n'était pas titulaire. J'avais besoin d'un latéral gauche. J'ai fait appel à lui. Il a joué et il a fait un grand championnat », a résumé, ce vendredi en conférence de presse, le coach arrivé  à Nantes cet hiver.


Alors qu'il n'avait, jusque là, connu que l'équipe B de Guimaraes et la D2 portugaise à l'Academico Viseu (en Europe), le Brésilien se retrouve propulsé dans le grand bain, face à Braga, rival historique. Numéro 93 dans le dos, il boucle une première copie très propre, malgré la défaite des siens. La presse portugaise évoque « un joueur à suivre » au moment de débriefer son match. Le voilà dans le train, la ceinture bouclée. Lancé.
 

Conceiçao : « Je pense qu'Il a la tête pour s'affirmer en France »


Derrière ce chaud baptême du feu, le natif de Barra Mansa (Brésil) s'impose dans son couloir et produit une saison pleine (25 matchs de championnat). Tape dans l'oeil du Gym, qu'il rejoint à l'été 2016. Prend à nouveau possession de la gauche du bloc (25 titularisations en L1, 1 passe décisive), s'éclate au bord de la Méditerranée, où il ne s'attendait pas « à un parcours aussi beau », découvre une L1 « plus physique » et l'Europa League en un clin d'oeil. Tout va très vite. Il ne bronche pas et, au moment de jeter un oeil sur son parcours, se souvient très bien de son ancien mentor.

« C'est un coach exigeant, il est toujours derrière toi. Si tu ne fais pas comme il veut et ce qu'il veut, ça devient dur », énumère-t-il avec un sourire en coin. « C'est lui qui m'a donné les consignes pour ma première année en 1ère Division au Portugal. Le niveau était beaucoup plus élevé que ce que j'avais connu. Il m'a beaucoup fait travailler, notamment sur les aspects défensifs. » « Oui, c'était mon joueur la saison passée... », a pour sa part commenté le technicien. « Il est fort physiquement, explosif, rapide et il centre bien. Avec son mérite et sa qualité, il est venu à Nice. Je pense qu'il a la tête pour s'affirmer en France. »

« Je serai content de le revoir, j'ai des fois ses adjoints au téléphone », conclut Dalbert, en axant volontairement, par pudeur, le débat sur le terrain plus que sur l'affect. « Il a été très important pour moi et je ne l'oublierai pas, mais je vais juste rentrer sur le terrain pour gagner, sans penser au passé. »

Tourné vers le futur, la bobine en main.​

C.D.