Nice 2-1 Montpellier

Comme dans un rêve...

Transcendé par l'entrée monstrueuse de Mickaël Le Bihan, le Gym a une nouvelle fois fait l'étalage de tout son coeur. Mené au score par de très bons Montpelliérains, il a fait la différence grâce à un doublé de son numéro 10, revenu aux affaires après 17 mois d'absence (2-1)

Que c'est beau, le football. Sport béni des Dieux. Culture inimitable. Conteur d'histoires extraordinaires capable d'offrir à un guerrier un moment d'éternité. Avant l'entrée en scène du grand Mika, le Gym se heurta à un visiteur joueur et décomplexé.

Les hommes de Jean-Louis Gasset se sont présentés à l'Allianz avec l'envie de jouer. Sans pression, audacieux. En harcelant le Gym bien haut, ils posèrent d'entrée des problèmes aux locaux et s'assurèrent la possession lors de la première période, chose assez rare  pour un visiteur de la Plaine du Var (53 % de possession à la pause, 47 au final)


Bien aidés par un coup du sort dès la 9e minute, lorsqu'un dégagement de Souquet contré par le dos de Cyprien fut smashé de volée par Mounié, les Héraultais jouèrent leur carte à fond, en y mettant les formes. Placés dans un 4-5-1 flexible, tantôt en sapin de Noël, tantôt à plat, offrant une grande liberté à l'intenable Boudebouz, ils attaquèrent toujours, a minima, à égalité numérique. Du moins dans un premier temps. Ce qui fut toujours dangereux. Ils étirérent le bloc niçois pour le piquer dans ses intervalles et mirent beaucoup de vitesse dans les débats. Ce qui leur offrit une multitude de situations favorables, mais mal négociées (tête au-dessus de Skhiri à la 13', intervention de Cyprien et Obbadi dans leur propre surface à la 23' et 25', mésentente Mounié-Boudebouz sur un centre de Roussillon 31', volée non-cadrée de Mounié à la 39').

Et le Gym, dans tout ça ? Groggy par l'ouverture du score précoce et malheureuse, il mit 10 bonnes minutes pour rentrer dans sa rencontre. Positionné dans un 4-3-3 qui vit Mounir Obbadi démarrer devant la défense, il évolua toujours sur un fil. L'équilibre entre l'envie de recoller au score et le besoin de ne pas se faire breaker étant toujours compliqué à trouver.  Mais il poussa pour refaire son retard et monta crescendo. Dans le sillage de Wylan Cyprien, aligné en 8, il passa à l'offensive dès le quart d'heure de jeu. Moment choisi par Tassos Donis, titulaire pour la 1ère fois en L1, pour enrouler un ballon au pied du poteau de Pionnier. Ballon hors du cadre. Puis par Wylan Cyprien pour déclencher une frappe puissante à l'entrée de la surface, captée en deux temps par le portier visiteur (16').

Les deux formations produisirent du jeu, ce qui offrit aux spectateurs un agréable spectacle. Superbement servi par un Obbadi hyperactif ayant profité d'une récupération de Donis, Belhanda faillit égaliser peu après la demi-heure de jeu, mais la frappe de l'international marocain, lancé côté droit, fut trop croisée (33').

Un coeur énorme

Montpellier rentra donc aux vestiaires avec l'avantage. Devant aux points. Mais les Aiglons le prouvèrent à maintes reprises cette saison : il en faut beaucoup pour les mettre K.O. Un tir des 25 mètres de Cyprien d'entrée de second acte confirma que Nice ne baisserait pas la tête, mais Pionnier capta. Et si Montpellier se montra dangereux sur une tête de Congré au-dessus du cadre (59'), les hommes de la Côte pirent progressivement le contrôle des débats.

Cyprien, très présent dans la zone de vérité, ouvrit son pied, le stade se leva... mais dût se rasseoir en voyant le plat du pied du numéro 25 fuir le cadre (62').

Puis Eysseric effaca Mukiele mais trouva l'extérieur du filet adverse adverse (65'). L'étreinte se renforca. Un petit brin de magie que seul le football peut offrir se chargea de rétablir la parité. Lancé par Lucien Favre à l'heure de jeu, Mika Le Bihan fit parler la poudre... sur son premier ballon. L'ancien canonnier du Havre, blessé depuis 17 mois, s'orienta sur un pas et décocha une frappe imparable. Explosion de l'Allianz. Intense communion. Les Niçois, comme un seul homme, se ruèrent sur leur numéro 10, ivres de bonheur.


Cette égalisation poussa les Azuréens à aller au-delà de leurs limites. Le schéma tactique vola en éclat. La décision se forcerait avec le coeur. Immense d'abnégation, Le Bihan fit l'appel parfait au bon moment et, servi par Souquet, frappa en une touche pour délivrer son peuple, à 5 minutes du terme.

Un retour de rêve. Un retour gagnant. Le Gym fit le job dans les dernières minutes, le poteau de Cardinale sur un coup franc de Boudebouz venant en aide aux héros du soir.

Au terme d'une soirée inoubliable, Nice reprend en solitaire la 2e place de l'élite, et revient à hauteur de Monaco.

C.D.

 

A Nice, Allianz Riviera,
OGC Nice 2-1 Montpellier HSC (0-1 à la mi-temps)

27e journée de L1 - 24/02/2016

18 998 spectateurs

Arbitre : Frank Schneider

Buts : Le Bihan (68', 86') pour Nice ; Mounié (9') pour Montpellier

Avertissements : Belhanda (48') Dalbert (71') pour Nice

OGC Nice : Cardinale – Souquet, Baysse (cap), Dante, Dalbert – Cyprien, Obbadi (Koziello 87'), Seri – Eysseric (Srarfi 89'), Donis (Le Bihan 60'), Belhanda.

Montpellier HSC : Pionnier – Mukiele, Hilton (cap), Congré, Roussillon (Deplagne 77') – Skhiri, Sylla (Dolly , Lasne, Sessegnon - Boudebouz - Mounié (Mbenza 70').