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Belhanda, la grinta

Meneur de jeu et défenseur hargneux : Younes Belhanda cristallise deux forces qui en font l'une des pièces maîtresses du Gym 2016 / 2017. Souriant en dehors, l'international marocain sort les crocs quand il entre sur le pré. Dribble, oriente, se replace, tacle. Deux facettes d'un jeu porté par une constante : la grinta.

9 et demi en exil pour la bonne cause. Depuis son arrivée à Nice, celui qui est décrit par Lucien Favre comme « un joueur important » met ses compétences au service de l'équilibre. « C'est vrai que je ne joue pas à mon poste habituel, derrière l'attaquant. On en parle souvent avec le coach, mais il n'y a pas de souci, je suis à disposition du groupe », souffle le numéro 5 quand le sujet revient sur la table. Ou plutôt sur un couloir qui ne lui est pas étranger, puisqu'il y évoluait la majeure partie du temps à Schalke 04, en début d'année 2016. Cette aile qui lui permet de conduire le jeu rouge et noir en stabilisant le bloc. Même si elle l'éloigne des buts, « ce qui se ressent dans les stats », comme il le concède (3 buts 3 passes décisives).


Qu'à cela ne tienne, pour que les Aiglons avancent, celui qui effectua une partie de sa formation en 6 n'hésite jamais à retrousser ses manches. Tout en gommant son sourire une fois le coup d'envoi donné. « Je ne suis pas un mec qui parle dans le vestiaire, je préfère déconner. Sur le terrain, c'est autre chose. Je donne des consignes, j'essaye de motiver : je suis un guerrier. J'ai envie de me battre pour l'équipe, et j'ai envie que tout le monde se batte. »

« Si tu ne joues pas pour gagner, tu n'as rien à faire dans le sport »

Souvent trouvé dans la zone décisive, l'Avignonnais reste également un point d'ancrage quand le navire tangue. Celui que l'on cherche pour poser le pied sur le ballon et conserver. Qui ouvre les ailes au duel pour soulager le bloc. Qui lutte quand tout se muscle et verrouille son couloir.


Des aléas imposés autant par le jeu que par la soif de succès. « Il faut aller au combat. Si tu n'entres pas sur le terrain pour gagner, c'est que tu n'as rien à faire dans le sport. Je l'ai dit après Lorient : on a fait un vrai match d'hommes. C'était dur, on a joué 20 minutes à 10 et même avant ça, on avait subi. Il faut des matchs comme ça où tu gagnes 1-0 et où tu barricades derrière. A Montpellier, nous l'avions souvent fait : un bon but inscrit et plus rien ne passait. »

Montpellier, club où il effectua toutes ses classes et obtint le titre de champion de France en 2012, qu'il retrouvera vendredi à l'Allianz Riviera pour « une rencontre forcément particulière ».

Avec un grand sourire. Avant le coup d'envoi.

C.D.