Interview

Di Costanzo, paroles de meneur

Ancien milieu offensif à la technique délicieuse, Marco Di Costanzo (43 ans) sera mis à l'honneur en préambule de Nice – Toulouse (coup d'envoi dimanche à 20h45). Avant de partir à la rencontre des supporters* et de recevoir le trophée des Anciens Aiglons, le Napolitain de naissance, reconverti dans l'immobilier, a répondu à quelques questions avec bonne humeur. Paroles de meneur.

Marco, que ressens-tu avant le rendez-vous de dimanche, riche en avant-match et prometteur au niveau du jeu ?
Ça fait plaisir de venir à l'Allianz, de voir les supporters et le Gym. Je joue toujours avec les Anciens Aiglons, ce week-end on se réunit pour disputer un match pour le Téléthon : retrouver tout le monde est toujours sympa. Bon par contre, en général, je ne porte pas chance quand je viens au stade. J'espère que ça va changer dimanche...

Tu as connu le club à une autre époque, les temps ont bien changé...
Oui, mais ça ne m'étonne pas. Ce qui est surprenant, en revanche, c'est que cette évolution n'ait pas eu lieu plus tôt. Ce club a tout pour être à ce niveau : un public chaud, un super stade et une grande ville.

Où peut conduire cette évolution ?
Nous verrons dans le futur. Mais attention, je pense qu'il ne faut pas s'emballer. Les joueurs doivent continuer à jouer comme ils le font en ce moment, en mettant le même sérieux. Pour moi, même si le Gym est en tête, l'effectif est moins large que ceux de Paris ou de Monaco. Donc on verra comment ça se passe, mais même dans le pire des cas, je le vois terminer dans les 3 premiers.

Toi qui as été formé ici, quel oeil portes-tu sur l'évolution du centre rouge et noir ?
A l'époque, ce n'était pas comme maintenant. Aujourd'hui, les jeunes sont plus encadrés, chouchoutés, bénéficient de bonnes structures et d'un vrai cadre. Nous, nous avions le strict minimum et il fallait travailler avec.

Quels souvenirs gardes-tu des tes années au Gym ?
Que des bons ! Plus d'une époque que d'un moment particulier, d'ailleurs. Quand je suis arrivé à l'internat du Parc Impérial, j'étais très jeune, j'avais 11 ans et demi... Ça te marque, forcément, maintenant c'est impossible de venir aussi tôt. Il y a des amis que j'ai connus à cette époque que je côtoie encore, comme Ludo Gallo, avec qui je travaille. Sur le plan sportif, si je devais en donner un, je dirais mon premier contrat pro. Après les galères que j'avais connues, signer, c'était quelque chose. Même si je n'ai pas joué beaucoup de matchs en équipe première.

 

"Balotelli ? Il est fait pour les supporters niçois..."

 

Après avoir éclos à Nice, tu as pris la direction de l'Italie, ton pays de naissance...
… Et j'y ai fait de belles rencontres. L'année où je pars à Reggiana (Série B, saison 1995 / 1996), mon coach était Carlo Ancelotti, et on était montés de suite. Par rapport à ce que j'avais connu à Nice, l'Italie était un autre monde. Une autre manière de fonctionner. Par exemple, je n'avais jamais fait de préparation aussi exigeante. Elle avait duré deux mois, je n'étais pas habitué. Oui, un autre monde, même dans les divisions inférieures...

C'est à dire ?
Après Reggiana, j'ai signé à Triestina, en C2 (la 4e division). Le stade faisait environ 40 000 places, il y avait 22 000 abonnés, 3 masseurs à temps plein... Les moyens étaient énormes. C'était une belle expérience.

 

Toi qui est né en Italie, que penses-tu de l'arrivée de Maio Balotelli ?
Ça fait parler du club, donc c'est toujours positif. C'est un joueur de caractère, il a des qualités et, surtout, il est fait pour les supporters niçois. En général, ils sont friands de ces profils...

Après l'Italie, tu as fait un passage par Rennes avant d'évoluer en Israël (à l'Hapoel Beer-Sheva).
C'est ça. Le climat était très sympa là-bas. Trop même, car parfois on jouait sous 40° en plein après-midi. J'avais signé 3 ans, j'ai eu des problèmes de contrat à la suite de la première année. Je l'ai cassé et pendant deux ans, je ne pouvais pas trouver de club. Je commençais à avoir un certain âge, donc c'était le moment d'arrêter.

Même si avant de le faire définitivement, tu as bouclé la boucle sur la Côté d'Azur, dans le monde amateur.
Exact... je suis revenu et j'ai joué à Cagnes et à St-Jean. J'ai pris du plaisir en retrouvant des potes et en faisant d'autres belles rencontres. J'ai continué tant que physiquement ça allait. Maintenant, je reste avec les anciens...

C.D.

Marco Di Costanzo participera à un rendez-vous baptisé "Raconte-Moi" et livrera les anecdotes de son parcours aux supporters présents. Cet échange débutera à 19h15 au Café des Aiglons.