Au terme d'une rencontre acharnée et anxiogène, l'OGC Nice s'est offert Salzbourg sur la plus petite des marges (1-0). Le club rouge et noir se relance dans la course à la qualification.

Gagner pour espérer. La donne de cette 3e journée d'Europe League était simple. Ce match couperet, le Gym ne devait pas le perdre. Le Gym ne l'a pas perdu. Portés par 1260 supporters magnifiques, les Aiglons ont relevé le défi. Pourtant tout ne fut pas simple face à des locaux dans la même situation comptable qu'eux au début de la rencontre ayant entamé le match en imposant un sacré pressing. « Notre salut ne passera que par le jeu », résumèrent d'une seule voix Lucien Favre et Paul Baysse avant le coup d'envoi.

La lumière vint également de la volonté et de la générosité. Deux vertus collant à la peau d'Alassane Plea. En jambes, le numéro 14 fut le guide de l'actuel leader de la L1. Seul comme un grand, il partit au pressing à la 12e minute, piqua le ballon à Paulo Miranda, plaça une accélération monstrueuse et ouvrit le score en glissant le ballon entre les jambes de Walke. Une action décisive synonyme de succès. Point d'appui véloce et solide, il permit au Gym de ressortir, mit au supplice la défense adverse par ses appels en profondeur (comme au quart d'heure, quand il enleva un peu trop son lob suite à une touche de Dalbert) et faillit offrir une passe décisive à Rémi Walter en fin de première période, dont le contrôle fut malheureusement un peu long.

Ces trois mouvements incarnèrent l'essentiel des opportunités niçoises durant les 45 premières minutes. Placé dans son traditionnel 3-5-2, avec un trio du milieu composé de Koziello, Bodmer et Walter et Eysseric à la baguette, Nice dut se monter solide pour préserver son avance. Ce qu'il fit tout d'abord avec un brin de réussite, puis avec beaucoup de sérieux. Une volée de Soriano déviée par Cardinale sur son poteau fut captée en 2 temps par le portier. Capitaine Baysse joua les pompiers dans la foulée, en s'interposant avec à propos sur une percée de Gulbransen (20e). Et quand il ne laissa pas trainer la jambe, le bloc azuréen profita d'un manque de justesse de son adversaire, comme sur un mouvement collectif conclu par un plat du pied non-cadré de Lainer à la demi-heure de jeu.

Contre vent et marée

S'il ne proposa pas son meilleur contenu, le Gym monta tout de même en régime au gré des minutes. Ce qui n'eut jamais le mérite de faire descendre la tension inhérente à l'enjeu du match. Sa fin de premier acte fut sérieuse et appliquée, le début de son second également. Et ce en dépit d'une tête de Laimer au-dessus dès la reprise des débats et d'une frappe puissante de Rzatkowski avant l'heure de jeu, bien repoussée par un Cardinale omniprésent.

L'intenable Plea manqua le break en seconde période, sur un raid solitaire ponctué par un plat du pied gauche capté par Walke (59e), et se signala à nouveau sur trois belles actions dans les 10 dernières minutes, non-récompensées. Salzbourg tenta de pousser. Domina territorialement les débats.

Mais les Aiglons, dans le sillage de leur défense centrale à trois têtes, résistèrent contre vent et marée. Le glaive à la main et le torse bombé. Lucien Favre lança coup sur coup Seri, Cyprien et Belhanda à 20 minutes du terme, et fit évoluer le schéma dans un 4-2-3-1 souvent usité en fin de match. L'effet fut immédiat, le collectif gagna en maîtrise. Puis gagna la rencontre. 

L'essentiel est assuré. Le Gym reste dans la course à la qualification, et profite de la victoire de Schalke à Krasnodar pour revenir à 3 points des Russes.

C.D.