Focus

Défense d'entrer

L'instinct de Super Mario. La finesse de Belhanda. L'aisance d'Eysseric ou le mental de Plea. En 7 journées, le Gym a affiché un vrai potentiel offensif en multipliant les angles d'attaque. Mais il a aussi et surtout construit un beau début de parcours sur la force de sa défense. La plus solide de l'élite depuis le grand départ.

Ils ne furent d'abord que 2 dans l'axe. Très vite, ils passèrent à 3, pour renforcer l'assise du collectif et maximiser le potentiel du groupe. Quel que soit le schéma, une constante demeure depuis la rentrée de la L1 : Nice reste un bloc difficile à contourner. Ce qui incombe autant à la ligne basse qu'à l'ensemble d'un 11 qui travaille à l'unisson. 4 petits buts encaissés en 7 rencontres, deux pénaltys (de Gomis et Boudebouz), une frappe hors-jeu de Béria et une belle percée de Thauvin : il faut remonter à la saison 2002/2003 pour trouver trace d'un tel hermétisme dans les rangs niçois. A l'époque, les gardiens du temple se nommaient Cobos, Abardonado, Pamarot ou Varrault. Le Ray se délectait d'un groupe qui inspirait la crainte à quiconque se pointait sur sa terre. 14 ans après, l'Allianz a trouvé ses nouveaux tauliers. Trois d'entre eux ont prennent une place considérable dans l'axe du pré : Baysse, Dante et Sarr.

Axe fort

Sur sa lancée du dernier exercice, capitaine Polo est reparti pied au plancher, fort à l'impact et leader naturel d'un groupe à l'écoute.

Le brassard collé au bras, il montre l'exemple, est le joueur qui récupère le plus de ballons (41 en 7 journées) et gagne en moyenne 70% des duels qu'il dispute. Des chiffres solides qui ne disent pas tout de l'influence du numéro 4 sur l'équilibre global. A sa gauche, l'ancien Brestois a vu débouler Dante à partir de la 4e journée et d'un derby face à l'OM dans lequel il prit ses marques. Plein axe, l'ancien Munichois lit les trajectoires, apporte de la sérénité et fait monter la pompe à mesure que les matchs s'enchaînent. Face à Monaco, il a remporté 80 % de ses duels.


A Nancy, il a enlevé tout ce qui se présentait devant lui et dirigé le bloc par la voix. Y compris Malang Sarr (17 ans), situé à sa gauche. Le jeune joueur façonné au centre n'a loupé qu'un petit quart d'heure depuis le début de saison (sorti à la 73e minute à la Mosson), reste l'Aiglon qui intercepte le plus de ballons (28 jusqu'à ce jour). Rapide, clairvoyant, il est la touche de jeunesse et de fougue d'un trident expérimenté.

Equilibre

Pour autant, il serait erroné de ne résumer l'imperméabilité du bloc qu'à la belle forme de ses 3 axiaux. La réciproque offensive étant également de rigueur, puisque Baysse et Sarr ont prouvé que le danger pouvait venir de l'arrière sur phases arrêtées en ouvrant leur compteur but face à Rennes et Monaco.

Dans les bois, Yoan Cardinale est en feu depuis le début de l'exercice. Sur les ailes, Ricardo Pereira et Dalbert Henrique enchaînent les prestations de haute volée, Arnaud Souquet ayant su répondre présent quand on faisait appel à lui dans le couloir droit. Quelle que soit la composition du milieu, l'entrejeu incarne à la fois le poumon du Gym et un de ses systèmes de défense essentiels. Que Mathieu Bodmer ou Wylan Cyprien démarre en sentinelle, que les petits formats partent en relayeurs ou devant la défense, que les meneurs débutent seuls ou en paires : les "faiseurs de jeu" s'appliquent à bien se replacer pour rassurer l'ensemble. A fermer les espaces quand le cuir est hors des pieds. A défendre à plusieurs. A se déplacer en bloc.

Leur aisance technique leur permet aussi de défendre avec le ballon, en faisant tourner quand cela est nécessaire.

Un travail de l'ombre initié par l'attaque niçoise. La première défense des Rouge et Noire...

C.D.