Ambiance

Jusqu'au bout de la nuit

De la première à la dernière minute. Du matin à la nuit noire, en passant par une chaude mais fraîche soirée bretonne : samedi soir et dimanche au petit matin, le Gym et les Niçois ont vibré d'une seule voix. Sauté d'un seul pas. Retour sur une journée qui restera gravée dans les mémoires.

509

« Franchement, on aurait aimé que cette saison ne finisse jamais ». C'est par une formule aussi innocente que limpide que Vincent Koziello résuma la dernière journée de la L1 2015 / 2016. Dans un championnat qu'il aura marqué de sa classe, de sa jeunesse et de son impertinence, l'OGC Nice aura donc séduit et ouvert l'appétit de ses amoureux. «  Le monde entier nous allons traverser, pour te prouver, notre fierté », se plait toujours à scander le peuple rouge et noir aux quatre coins du pays. Après avoir participé d'une belle manière à la superbe ambiance du Roudourou, il pourra bientôt entonner son chant à travers l'Europe.


Pourtant le départ des joueurs ne fut pas explosif, comme certaines ambiances de la saison. Une poignée d'irréductibles vinrent simplement apporter leur soutien d'une manière sereine à Charles-Ehrmann, dès 9h30, conscient que la concentration serait l'une des clefs du succès. L'ambiance monta de quelques degrés quand le soleil disparut, avant de devenir incandescente au beau milieu de la nuit. A l'autre bout du pays, 509 guerriers allaient prendre place dans le parcage visiteur. Déployer un tifo somptueux, donner de la voix sans relâche, et finalement fêter avec un comportement modèle le Gym qu'on aime.

Le Gym qui parle à chaque Niçois, auquel on s'identifie aisément, plein de hargne et de volonté. « Des moments comme ça resteront toute ma vie dans ma tête », commentait même Hatem Ben Arfa au sortir du vestiaire, conscient du caractère singulier de ce 38e et dernier épisode.

Union sacrée

Dans une nuit inoubliable, la rencontre ne se joua pas seulement sur le terrain. D'ailleurs les absents furent rapidement au centre des débats, malgré l'enjeu capital de la rencontre, puisque le 11 titulaire déploya les maillots de Maxime Le Marchand et Mickaël Le Bihan (blessés) dans la photo de famille d'avant-match.


Sur le terrain, les Rouge et Noir vêtus de blanc firent le job avec sérieux et talent, dans un contexte d'union sacrée appréciable et apprécié. 

Dans le vestiaire, le député-maire Christian Estrosi se joignit à la fête. Jean-Pierre Rivère (président), Julien Fournier (directeur général), Claude Puel, son staff, tous célébrèrent la conclusion d'une oeuvre bien façonnée, « même s'il va falloir se remettre au travail rapidement », prévenait tout de même le président.

Les murs du vestiaire résonnèrent tout de même avec un plaisir non-dissimulé...

Dehors, la voix des Niçois ne faiblit pas. Les ultras se manifestèrent (encore) chaudement quand le bus du Gym quitta le Roudourou. A l'intérieur de celui-ci, une joie simple, enfantine. Des refrains « chambreurs », les smartphones dégainés pour s'enquérir des ultimes résultats de la soirée...

2h du mat, Nice ne dort pas

Bref, tout un collectif récompensé, et un sacré sentiment de fierté générale. Dans l''avion qui ramena le cortège au bord de la Méditerranée, la presse locale prit place avec l'ensemble du club. Le calme regagna peu à peu les troupes, favorisé par le sentiment du devoir accompli. « Tout va très vite dans le football » se dit-il en règle générale. Certes. Mais avant de tirer le bilan de la saison et d'envisager la suite, l'heure était simplement à la satisfaction. Et alors que l'ensemble des troupes s'apprêtaient à rentrer à la maison, une dernière surprise se manifesta au centre d'entraînement. Il était alors plus des 2h du matin. Des centaines de fervents répondirent à l'appel lancé par la Populaire Sud dans la soirée, et vinrent accueillir chaudement leur héros en plein milieu de la nuit. Un moment de ferveur et d'immense communion.