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Seri, le plaisir de jouer

Les matchs s'enchaînent et Mika Seri monte en régime. Placé en 10 vendredi soir face à Lyon (3-0), l'international ivoirien a montré une autre variante de sa large palette. Un poste de meneur de jeu qui lui va (aussi) bien.

Il n'a de cesse de le répéter depuis son arrivée cet été. Il aime travailler, se perfectionner avouant même regarder en vidéo ses performances. Des efforts qui payent. Une adaptation éclair et le voilà déjà érigé comme un des piliers du Gym 2015-16. Un but marqué, quatre caviars distribués, il enchante supporters, spécialistes du ballon mais aussi ses coéquipiers. « Je me régale à jouer avec lui », admet Vincent Koziello. « Il sait tout faire : récupérer, marquer ou donner la passe décisive comme ce soir (vendredi). C'est un super joueur ». Contre les Gones, sa prestation a fait se lever le public de l'Allianz Riviera.

Une première en 10

Pour la venue de Lyon, Claude Puel avait choisi d'innover. Exit le 4-4-2 pour un 3-5-2. Un système dans lequel Mika Seri a pris le contrôle du jeu. Après avoir disputé deux fois 90 minutes avec son équipe nationale le coach avait décidé de le faire "souffler", à sa manière : « son rôle dans ce schéma lui demandait moins d'efforts ». Et pourtant au départ ou à la finition, il a attiré les ballons. Une plaque tournante qui a touché à 98 reprises le cuir, plus que tout autre joueur sur le terrain.

A l'aise dans un poste qu'il découvrait avec le Gym - « j'ai joué en 10 en jeunes lors de ma formation » - Mika Seri a tout de suite pris la mesure de son rôle. « Peu importe le système, je m'adapte. Que ce soit en 10 ou en relayeur, je suis un compétiteur. Il faut être le plus intelligent dans le poste que l'on t'attribue pour pouvoir faire de bonnes choses, c'est ce que j'ai fait ». Et de quelle manière ! Remuant il a su montrer disponible en demandant sans cesse le ballon, orientant le jeu quand il le fallait, il n'a pas hésité à prendre ses responsabilités avec beaucoup de vista. Le maestro a joué une de ses plus belles partitions, sans fausse note. « Il a fait un match de très très haut niveau. Il a une qualité de jeu assez remarquable et très agréable à voir jouer », avoue le président Jean Pierre Rivère qui souligne « la mentalité exemplaire » de son joueur.

Conscient de sa performance, il reste calme, ne cédant pas devant les louanges. Comme pour montrer que l'objectif n'est pas encore atteint, que la route est encore longue. « Avec les matchs qui s'enchaînent, il faut rester lucide. Etre décisif c'est important, mais je suis un joueur qui ne s'enflamme pas. Je soufflerai quand le championnat sera fini et qu'on aura fait une belle saison », prévient cet infatigable travailleur.

Ridha Boukercha