Interview

Pouplin trace les perspectives

Après un printemps radieux, Simon Pouplin a loupé la fin de la saison 2014 / 2015 en raison d'une déchirure aux quadriceps contractée à Rennes, face à son club formateur. Présent en stage à Divonne-les-Bains, le portier – qui a prolongé son bail avec le Gym cet été – revient sur une intersaison studieuse, son retour au terrain et ses ambitions. Avec flegme et application.

Simon, tu effectues ton premier stage à Divonne-les-Bains avec le Gym. Quelles sont tes premières impressions ?
C'est plutôt un bel environnement. On est dans un bel hôtel, on mange bien (ce qui est important quand on est en stage), les terrains sont très bons : les conditions sont vraiment bonnes. Ça ne fait pas longtemps que nous sommes arrivés, mais on peut déjà considérer que c'est agréable. Dans quelques jours, nous serons un peu plus fatigués, donc le discours risque peut-être d'être un peu différent. Mais pour l'instant ça va, l'organisation d'Olivier Dall'Aglio est encore une fois millimétrée et tout est fait pour qu'on puisse bien travailler. C'est plaisant pour nous au quotidien.

Quel rôle jouent les stages dans la vie d'un groupe ?
Au-delà du travail physique, ce sont toujours des périodes importantes pour se retrouver en groupe, en équipe. Se retrouver ensemble pour bien travailler et apprendre à se connaître fait partie du quotidien de toutes les équipes sportives de haut niveau. Il y a un travail physique qui est fait, mais aussi un travail de cohésion. Les stages se ressemblent un peu dans toutes les formations : on sait qu'il y aura une lourde charge de travail et qu'on sera tous ensemble autour des repas.

Etais-tu déjà venu ici avec un autre club ?
Avec Rennes, j'avais l'habitude d'aller sur la côte bretonne. A Fribourg, nous nous rendions plus en Autriche, avec Sochaux à Vittel. Là, c'est un autre endroit que je ne connaissais pas. C'est bien, même si nous ne sommes pas venus là en touristes. On n'a pas le temps de découvrir le coin, et même si on l'avait, je crois qu'on serait trop fatigué pour le faire. A part l'hôtel, la vue sur le lac et le centre d'entraînement, on ne voit pas grand-chose. Mais ça reste agréable.

« je reprends progressivement »

Après ta blessure contractée à Rennes en avril, où en es-tu sur le plan physique ?
Là, je reprends progressivement, notamment avec Lionel (Letizi, entraîneur des gardiens). Je fais à peu près le même travail que l'équipe, sauf que je ne rentre pas encore dans les petits jeux et que je n'effectue pas de gros dégagements. Je ne peux pas tellement frapper dans la balle, ou faire tous les déplacements. C'est un peu du travail aménagé, et je pense faire 60 ou 70 % que ce qu'effectue le reste de l'équipe.

Principe de précaution ?
Exactement. J'ai été blessé fin avril, et je n'ai pas repris avant la fin de la saison. J'ai bossé à St-Raphaël pendant des vacances qui ont été très écourtées. Il y a une logique de reprendre progressivement, et de ne pas entamer avec une grosse charge de travail. Il faut faire les choses doucement.

Comment appréhende-t-on « la pré-rentrée » quand on revient de blessure ?
Je l'appréhende un peu plus facilement, à partir du moment où j'ai bien bossé à St-Raphaël. On a fait un bon travail là-bas avec les kinés. J'ai eu ensuite deux semaines pour couper, où je ressentais beaucoup moins de douleur. Donc je savais que la reprise allait se faire d'une manière cohérente, en adéquation avec le discours du Doc' (Jean-Philippe Gilardi), du coach et de Lionel.

« Etre prêt pour le début de saison »

As-tu fixé un délai à ton retour ?
Ça se fera plus en fonction du ressenti. Une déchirure à l'insertion du quadriceps, un endroit pas très simple, peut être sujette à rechute. Par conséquent, il faut bien prendre le temps pour que ça se consolide. Normalement, ce délai varie entre 6 à 8 semaines. Moi ça fait plus de deux mois que je me suis blessé : on est dans la continuité et les choses se font doucement, c'est bien. L'échéance, c'est d'être prêt pour le début de saison. Pour l'instant, il n'y a pas à s'affoler.

Ce mercato estival a également été celui de ta prolongation de contrat. Qu'est-ce qui t'a poussé à vouloir continuer ton aventure avec le Gym ?
En premier lieu, le travail qui est fait au quotidien. La résultante de ce travail, c'est le samedi, mais les ¾ de notre semaine tournent autour de nos entraînements du lundi au vendredi. Tout au long de l'année dernière, j'ai pris énormément de plaisir, que ce soit avec le groupe des gardiens, le travail que propose Lionel, ou dans les petits jeux avec le reste de l'équipe. C'était important pour moi, pouvoir prolonger ça l'est également. Les conditions de travail me plaisent, le cadre de vie aussi. Je trouve aussi que les ambitions du club sont cohérentes, car il veut grandir sans se précipiter pour le faire. Il y a ce nouveau stade qui est un outil en plus pour avoir de très bonnes conditions de travail. On attend le centre d'entraînement qui devrait arriver. C'est cet ensemble de choses qui fait que je veux m'inscrire dans la durée.

« Faire mieux que la saison dernière »

Cette prolongation, ajoutée à ton expérience, t'offrira-t-elle de nouvelles responsabilités au sein du vestiaire ?
Je ne me suis pas forcément posé la question par rapport à ce que j'ai fait cette année, car je sais que c'est quand on a envie d'amener beaucoup de changements que l'on se plante, donc je n'ai pas envie de modifier mon mode de fonctionnement. Après, c'est vrai qu'il y a quelques joueurs expérimentés qui sont partis, et puis je fais partie des deux plus anciens avec Mathieu (Bodmer). Donc oui, il y a forcément un rôle dans le vestiaire, mais il ne faudra pas le jouer à outrance. Il faudra donner des petits modes de travail ou des conseils, mais pas forcément plus que ce que j'ai fait la saison dernière.

Est-ce que la vision que tu pouvais avoir du club avant de le rejoindre a évolué en une saison ?
Il n'y a pas énormément de choses qui ont changé. On ressent un peu plus la pression des supporters et des gens qui suivent le club, car ils sont vraiment en attente de voir la politique du Gym aboutir. Nous savons que la saison qui vient sera une saison où il faudra encore franchir une étape. On aura peut-être un peu plus de pression par rapport à ça, mais non, mon image personnelle du club n'a pas beaucoup changé.

Bien que nous ne soyons qu'au début de la préparation, quels sont les objectifs collectifs qui peuvent émerger pour l'exercice 2015 / 2016 ?
C'est dur de les définir maintenant. Après, l'un des points qui revient beaucoup, c'est de gagner plus de matchs à domicile. Je pense que ça va être vraiment important, parce que c'est ce qu'attendent nos supporters quand ils viennent au stade. Je crois qu'ils n'ont pas l'exigence qu'on termine dans les 7 ou 8 premiers, mais ils ont l'exigence d'avoir du spectacle à domicile tout en affichant des valeurs « niçoises ». Il va falloir que l'on s'attache à le faire, et à faire mieux que l'année dernière.

C.D.