Bilan mi-saison

5 (bonnes) choses à retenir

Onzième du classement mais avec seulement 22 points au compteur à mi-parcours, le bilan niçois est « insuffisant ». Tout le monde en convient. Efficacité, régularité, le président Jean-Pierre Rivère a clairement rappelé l’urgence à rectifier le tir.
Fort heureusement, tout n’est pas non plus à jeter dans la première moitié de saison du Gym. La preuve en 5 points.

 

UN RASSURANT DEBUT DE parcours

Nous sommes en plein mois d'août, le soleil brille dans le ciel mais une kyrielle de doutes accompagnent les premiers pas en L1 des Aiglons cuvée 2014/2015. Equipe en rodage, préparation aux résultats alarmants et souvenir douloureux d'un dernier exercice achevé à la 17e place : les observateurs scrutent l'entrée du Gym d'un œil tranchant. Les supporters d'une pupille inquiète. Mais lors de sa première sortie officielle, le groupe de Claude Puel confirme la montée en puissance aperçue lors de l'ultime répétition amicale face au Barça : il s'offre Toulouse en y mettant les formes, grâce à un doublé de Dario et un coup de casque d'Alexy Bosetti en fin de match. Une première victoire synonyme d'espoir, bonifiée par un bon nul à Lorient dans la foulée. Malgré une pesante défaite face à Bordeaux (concédée avec des décisions arbitrales contestables) et le lourd revers à l'OM qui suivront, le Gym est loin d'être promis à une saison aussi difficile que la précédente.
Avec 22 points fin décembre, l’OGC Nice compte une unité de moins qu’en 2013 et reste dans sa moyenne comptable à ce stade de la compétition depuis sa remontée (25 points), mais occupe la 11e place (contre la 14e la saison passée).
L’écart avec le 18e est moindre (3 pts contre 9 en 13-14), mais celui avec la 10e place est sensiblement le même (4 pts en 14-15, 3 en 13-14).

 

Un derby en point d’orgue de septembre

Après la gifle reçue à Marseille, l'OGC Nice ré-attaque le championnat avec la ferme ambition de repartir de l'avant. Une noble intention qui sera suivie de faits dès les premiers jours de septembre. Nous disputons alors la 5e journée, et le FC Metz, récent champion de L2 qui surfe sur la belle dynamique de sa montée, se présente à l'Allianz Riviera, l'esprit accrocheur et les lignes resserrées. Ce qui ne sera pas suffisant face à des Niçois qui s'en sont remis à l'homme en forme de leur été : Alexy Bosetti. Comme un renard, le numéro 23 est allé donner la victoire aux siens en interceptant, dans les ultimes instants de la rencontre, un ballon en retrait de Milan.
Le Gym s'impose et entame un mois faste où, à part une sortie de route à Nantes, il s'est offert Lille à domicile... avant d'aller battre Monaco au Louis II. La cerise princière posée sur le gâteau d'un bon début de parcours.

 

L'explosion d'un talent

« Mais qui est donc ce Brésilien qui débarque sur la Côte d'Azur durant les dernières heures du mercato estival ? » Voilà sans aucun doute la question qui taraudait l'esprit des suiveurs lorsque Carlos Eduardo posa discrètement ses valises à Nice. Prêté par le FC Porto, ce numéro 10 (qui porte le numéro 3) a apporté des réponses concrètes sur le terrain, dès que sa forme physique le lui a permis... et a rapidement ramené des points.
Très influent dans le jeu, l'ancien de Fluminense est entré par la grande porte en offrant, d'un maître coup-franc, la victoire à son nouveau club dans le derby face à Monaco. Il est ensuite progressivement monté en régime pour atteindre des sommets à Guingamp, où il inscrit un quintuplé lors de la victoire historique des Aiglons (7-2). La fin de sa phase-aller fut marquée par une petite baisse de forme, quelques pépins physiques et une exclusion discutable face à St Etienne. Espérons le retrouver en pleine possession de ses moyens à la rentrée.

 

Du caractère

« Une saison n'est pas un sprint mais une course de fond » : cette formule bien connue reste de rigueur au moment de prendre un peu de hauteur. Cette « course », les Niçois la disputent sur une route sinueuse qui reflète un parcours loin d'être linéaire, car ces-derniers ont traversé différentes phases durant les cinq premiers mois. Des hauts et des bas d'où émerge tout de même une satisfaction : le caractère d'un groupe qui ne se laisse pas marcher dessus malgré la tournure contraire que peuvent prendre les événements. Nice a ainsi glané 10 points après avoir été mené au score en L1 cette saison. Seuls le PSG et Bordeaux ont fait mieux (11). Malgré les blessures, les changements de système qui en découlent logiquement, les surfaces inadaptées au développement d'un jeu court et des adversaires avec « plus de bouteille », le Gym n'a jamais démissionné contrairement à l’exercice 2013-14 et a même su hausser le ton lors de certains moments clefs (comme face à Caen). Il est même passé tout près d'un sacré exploit en remontant un retard de 3 buts en Coupe de la Ligue, avant de s'incliner au tirs au but (vidéo ci-dessous).
Et si la situation reste instable du fait de la défaite à Lens (qui raccourcit la distance avec les mal-classés), il possède tout de même un cap clair, des retours de joueurs en perspective et, surtout, son destin en main.

 

L'affirmation de plusieurs jeunes

« Le problème cette saison, c'est que tous les cadres sont blessés en même temps. » Cette phrase appartient à Mathieu Bodmer et a été prononcée avant le match face à St Etienne. Mahamane Traoré sur le carreau depuis l'été, Didier Digard rarement en paix avec son corps, Mathieu Bodmer touché deux fois aux côtes et Dario blessé au mollet : la jeune garde azuréenne, durant cette première phase, a souvent dû partir au front privée de ses briscards. Une situation qui a néanmoins permis à quelques jeunes de « franchir des paliers » et d'endosser de nouvelles responsabilités.
En tête de liste, la prise de volume de l'inusable Papy Mendy au milieu de terrain est à mettre en lumière, tout comme l'explosion de Jordan Amavi, qui s'est imposé comme un indéboulonnable dans le couloir gauche de la défense, et tout simplement le meilleur intercepteur de tout le championnat (78 interceptions). Au rayon des satisfactions, notons aussi le beau retour de Valentin Eysseric sur le devant de la scène, le bon début d'exercice d'Alexy Bosetti, la large et intéressante palette d'Alassane Plea et l'éclosion du jeune Albert.
Autant d'exemples qui prennent encore plus de sens lorsqu'on rappelle que le Gym possède la 2e équipe la plus jeune de L1 (24 ans et demi).

Constantin Djivas