Avant Paris - Nice

Le Gym défie le géant

En sous-régime depuis son coup d'éclat guingampais, l'OGC Nice se rendra au Parc des Princes à l'occasion de la 15e journée de L1. Toujours privés de certains cadres (Bodmer, Digard, Traoré) mais renforcés par les retours de Palun, Bauthéac et Carlos Eduardo les hommes de Claude Puel ne cachent pas leurs ambitions : croquer à pleines dents dans cette affiche et créer la sensation.

« On sait tout de cette équipe, de cet effectif, de la qualité qu'il a. Le PSG est programmé pour être champion d'Europe, mais il y a toujours quelque chose à faire. Ce que je souhaite, c'est qu'on les affronte, et pas qu'on les regarde jouer. » Claude Puel fixe parfaitement le cadre de la bataille qui attend ses protégés. Pour toucher la lune, ces-derniers devront renverser une constellation d'étoiles lors d'un après-midi de gala, car peu importe l'équipe alignée face aux Azuréens, le PSG est une machine qui, même lorsqu'elle tourne au ralenti, reste difficile à faire dérayer. Qui s'est offert le luxe de balayer un monument européen sans avoir à se transcender dans la semaine et qui, après une période post-Coupe du Monde où il n'est pas apparu aussi flamboyant que l'an dernier dans le jeu, occupe l'actuelle 2e place du championnat et a relégué son premier tour de Ligue des Champions au simple stade de formalité. Rien que ça. Dans un Parc des Princes devenu un lieu de spectacle à part entière de la capitale, c'est bien un adversaire d'un autre monde que s'apprête à rencontrer le Gym. Une troupe d'artistes connue et imprévisible, invaincue en championnat... mais pas invincible. Contre qui il faudra étaler les valeurs historiques d'un club pour gâcher la représentation : l'amour du combat, de l'impact, mais aussi l'art du contre et la soif d'exploit qui nourrit les récits (voir notre rétro). Et contre qui il faudra s'adapter sans cesse et se sublimer. « On sait très bien qu'il y a deux façons de jouer cette équipe », précise le coach niçois. « En essayant de les presser au départ pour éviter qu'ils mettent leur jeu en place – ce qu'a essayé de faire l'Ajax qui s'est fait punir par deux contres - ou avoir un bloc plus bas et des lignes resserrées, pour essayer de contrer, en sachant que là aussi il trouve des solutions... Quels que soient les aspects tactiques que l'on met en place face à eux, ils sont performants. Mais même si c'est Paris, on ne jouera pas contre-nature et restrictif, on y va pour développer notre jeu, en essayant d'être performant et de croquer dans ce match.  »

Claude Puel : « on a envie d'en découdre »

Plusieurs lectures des événements – qui opposent, comme souvent, la froide réalité comptable et la vérité du terrain - peuvent être faites avant ce déplacement francilien. Une première plutôt pessimiste qui conduit à écrire que le Gym a concédé quatre défaites cette saison, en championnat, face aux formations du Top 5 français (Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux), autant de duellistes non européens, de surcroit. La seconde, plutôt optimiste, fait au contraire remonter à la surface quelques éléments positifs qui découlent de certains de ces revers. Contre Bordeaux, le Gym a affiché un visage offensif et séduisant, mais est sorti de la rencontre frustré par des décisions arbitrales contraires. Dernièrement, face à l'ogre lyonnais, le collectif azuréen, solidement mis en évidence par un 4-2-3-1 qui lui octroie une compacité permanente, n'a craqué qu'en fin de rencontre sur deux coups de foudre du génial Lacazette (1-3). Et si l'on se réfère au match de Reims, le plus proche dans le temps, ce même dispositif a permis au Gym d'être rarement mis en danger, même si le groupe a pêché dans l'animation offensive, une donnée qu'il faudra évidemment rectifier pour ramener quelque chose du Parc. Et qu'il faudra compléter par un brin de folie, de chance, d'euphorie... Bref, par une copie plus que parfaite que même le grand Barça n'a pas su rendre. « On sait qu'on affronte un grand d'Europe, derrière, ce sera le vrai championnat termine le coach Puel. Mais on sait aussi qu'on est capable de faire des matches solides, on a des arguments. Et on a envie d'en découdre. »

C.D.