Interview

Mathieu Bodmer : « Un vrai projet »

Figure reconnue du championnat de France, le joueur polyvalent quitte le PSG pour l'OGC Nice. Un joker à plus de 400 matchs officiels au compteur.

Mathieu, te voilà enfin niçois...
J'avais besoin d'un nouveau challenge, de reprendre du plaisir, retrouver du temps de jeu. Il a fallu prendre une décision ; je suis satisfait de celle-ci.

Pourquoi si tardivement ?
Pour être honnête, l'élimination en Europa League n'a pas aidé. Les négociations ont repris mais n'ont pas abouti à temps. Finalement, je suis là. Sincèrement, je suis heureux. Je sais avec qui je vais travailler, dans quel club j'atterris. Maintenant, c'est à moi de m'adapter.

Arriver en tant que joker, ça change quoi ?
J'ai rejoint Saint-Etienne le 31 janvier 2013 à 23h50. Mais jamais encore je n'avais été joker (rires). Bien sûr, on dit souvent qu'il est préférable d'arriver plus tôt. J'aurais pu participer aux play-offs de l'Europa League... Mais le plus important, c'est d'être bel et bien ici.

Physiquement, où en es-tu ?
Je me sens bien. Je n'ai pas le rythme que vous donne l'enchaînement des matchs officiels mais j'ai pris part à une opposition par semaine – encore vendredi contre Créteil, et je n'ai loupé aucun entraînement. Je ne suis pas à la ramasse.

« Pas en pré-retraite ; je m'inscris dans un projet »

L'un de tes atouts : la polyvalence...
Je peux jouer milieu offensif, défensif, stoppeur... Pour en avoir discuté avec le coach, je viens plutôt en tant que défenseur. Mais ce sera à lui de faire ses choix. Moi, je reste à disposition de l'équipe, quelque soit le poste, avec l'envie de disputer un maximum de matchs.

Avec plus de 400 matchs officiels au compteur, tu dois aussi assumer un certain statut...
Ça ne me plaît pas des masses, mais je suis bien obligé. Je n'estime pas valoir mieux qu'un autre. Mais je vais essayer d'apporter mes qualités, être le plus performant possible, encadrer les jeunes... Je ne suis pas en pré-retraite ; je m'inscris dans un vrai projet.

As-tu déjà quelques connaissances parmi l'effectif ?
Outre le coach, je connais Pied, Kolo, Abriel, Eysseric, Gomis, Digard – oui, les ex-Normands, nous sommes un peu partout (rires). Je n'arrive pas en terre complètement inconnue. Ce n'est pas mon premier transfert, et j'en ai déjà croisés quelques uns sur les terrains...

Le début de saison du Gym ?
L'élimination en Europa League est regrettable ; j'en garde un excellent souvenir avec Lille. Mais pour avoir vu le match contre Montpellier, il me semble que l'équipe monte en puissance. Sans compter qu'elle n'est pas au complet, et qu'il faut du temps.

« Comme des gros matchs de Coupe de France »

Les Niçois sont-ils plus attendus ?
C'est certain. On pourrait imaginer qu'avec un groupe aussi peu modifié, on peut facilement redémarrer et rehausser les ambitions. Mais ce n'est pas si simple. Avant, les adversaires te sous-estimaient peut-être. Maintenant, ils savent que Cvitanich, c'est 19 buts l'an passé. Eysseric, Bauthéac, on les serre de plus près... Et c'est en passant ce cap qu'on remarque les grosses équipes se construisent.

Ton avis sur le club ?
Le projet général me rappelle un peu celui du LOSC. Avec des jeunes, des joueurs revanchards. Il a fallu du temps pour que la mayonnaise prenne mais l'histoire a bien tourné... Je souhaite le même bonheur à Nice. D'autant qu'ici, le stade est déjà une réalité.

A quelles images l'OGC Nice te renvoie-t-il ?
Je pense au Ray, forcément. A l'ambiance, à la proximité avec les supporters. Quand tu viens à Nice, tu as systématiquement l'impression de jouer un gros match de Coupe de France. C'est toujours une belle affiche. Je pense aussi à des joueurs emblématiques comme Cyril Rool, ou Julien Sablé. Le Gym a toujours été une équipe combative, qui ne lâche rien. Je le vérifiais déjà en D2...

Tu sais que les supporters niçois comptent beaucoup pour leur équipe...
Ils sont chauds, chantent fort, mettent une belle ambiance. J'ai hâte de voir ce qu'ils donneront dans un nouveau stade à la capacité doublée. Le rendu peut être sympa...

 

Y.F.