Interview

Carlos Eduardo : « Heureux à Nice »

Déjà auteur d'un but décisif à Monaco (0-1), Carlos Eduardo a récidivé d'une bien belle manière. Le meneur de jeu brésilien n'a pas fait de détail face à l'En Avant Guingamp. Auteur du premier quintuplé en L1 depuis 30 ans, le natif de Ribeirao Preto est seulement le deuxième joueur de l'histoire du Gym à réussir une telle performance (en 1954, Just Fontaine avait marqué cinq des six buts de la victoire 6-1 des Aiglons contre le RC Lens). Celui qui rêve d'intégrer un jour la Seleçao est revenu sur son match d'anthologie avec les Rouge et Noir.

Carlos, on te sent épanoui à l'OGC Nice...
Oui j'aime cette ville, ce club. Depuis le début, tout le monde a fait son maximum pour que je sois à l'aise ici. A la fin de la rencontre, mes coéquipiers m'ont félicité. Ils étaient vraiment heureux pour moi. Si on a obtenu la victoire, je tiens tout de même à dire que ce n'est pas seulement grâce à ma performance. Sans eux, je n'aurais pas pu marquer. On parle beaucoup de mes cinq buts, mais le mérite de la victoire appartient avant tout à l'équipe.

Es-tu conscient d'avoir marqué l'histoire du club ?
Non je ne me rendais pas compte sur le coup. C'est en regagnant le bus pour partir du stade, qu'on m'a dit que je venais de réaliser quelque chose d'important. Je suis très heureux en tout cas. Parvenir à mettre un quintuplé avec l'OGC Nice, un club historique vieux de 110 ans, c'est vraiment une grosse fierté. 

Après ta grosse performance face à l'EAG, on imagine que ton portable a pas mal sonné...
En effet, j'ai reçu plusieurs messages de ma famille, des amis du Brésil, du Portugal. Mes parents n'ont malheureusement pas pu voir le match. C'est d'autant plus dommage qu'à ce moment-là, ils regardaient une autre rencontre du championnat de France (Saint-Etienne – Metz). Dans mon pays, Guingamp-Nice n'était pas diffusé à la télévision. 

Sur tes cinq réalisations du week-end, y a-t-il un but qui sort du lot ?
Pour moi, le premier est le plus précieux. Le coup franc nous permet dans un premier temps d'égaliser. A 1-1, le match est complètement différent. Ça nous a permis de nous relancer dans la partie. A partir de ce but, on a vu que nos adversaires ont commencé à douter. 

Ce week-end ta complémentarité avec Alassane Plea a sauté aux yeux...
Plea est un excellent joueur. Il allie vitesse et puissance. Il a aussi une superbe conservation de balle. C'est intéressant pour moi de jouer avec lui. Je m'entends très bien avec tous mes coéquipiers, mais avec Alassane on a une vraie affinité technique sur le terrain. Il prend les espaces à merveille. C'est un régal d'évoluer avec un joueur comme ça. 

A Porto, avais-tu l'habitude d'être aussi décisif sur coup de pied arrêté ?
Je n'ai jamais mis de coup franc direct avec Porto, d'autres joueurs avaient la responsabilité de les tirer. C'est bien que je prenne confiance dans ce secteur. A la base, c'est l'une de mes spécialités. Il n'y a pas de secret. Je travaille beaucoup ma frappe de balle à l'entraînement. J'aime bien ouvrir le pied pour donner une trajectoire flottante au ballon. Ça complique la tâche du gardien de but. 

Que penses-tu de la L1, presque deux mois après ton arrivée ?
C'est un gros championnat européen, très physique. La L1 est vraiment exigeante, elle nécessite beaucoup d'entraînement. Je suis heureux d'être venu à Nice. Ça m'a permis de découvrir une autre façon de jouer. Les matchs sont intenses et les duels toujours disputés. 

Est-ce un objectif pour toi d'intégrer la sélection brésilienne ?
J'aimerais un jour être sélectionné pour mon pays. Je ne vais pas mentir, j'y pense mais je sais que le chemin est encore long. Il va falloir que je réalise une très grosse saison avec Nice. Rejoindre la Seleçao serait en tout cas un rêve pour moi. 

Tim Siffredi